BLOG - Marcellines Sans Frontières


Lundi 28 Octobre : Jour 12

 

La fête de l’école, le jour des « au revoir »

Jusque tard dans la soirée de samedi, la délégation des Marcellines sans Frontières s’est accordée pour préparer l’après-midi dédié à la fête de l’école prévue pour le lendemain. C’est toujours un moment fort du séjour, un point d’orgue en même temps qu’on point d’aboutissement. C’est aussi le moment de se dire au revoir en grande pompe !

Lundi matin, la délégation se dirige tout d’abord vers la messe qui se tient dans l’église toute proche. L’atmosphère y est très chaude et humide. Les tenues sont colorées et très diverses : tout le monde s’est mis sur son 31 ! Les chants des deux chorales rivalisent de rythme et de justesse dans des sonorités très « gospel ».

Le repas du midi est à peine terminé que l’équipe de basket des MSF s’en va défier celle de coach André : ce dernier souligne à juste titre que pour ses protégés, il s’agit finalement d’un match international. Le match est serré et les actions de grande classe s’enchaînent. À la fin du temps réglementaire, le score est de parité et coach André décide de jouer le résultat sur une dernière action. Ce sont les Béninois qui en tirent avantage.

Alors que le match se termine, les enfants et les parents arrivent dans la salle de sport de l’école et s’installent. La fête va pouvoir commencer. Les MSF annoncent au micro le déroulé du programme.

Ça commence avec la chorégraphie des élèves de CM1, histoire de mettre dans l’ambiance. Le pôle science entre ensuite dans la danse pour exposer au public venu en nombre les expériences réalisées durant le séjour. C’est ensuite au tour des basketteurs d’enchaîner les ateliers pour honorer Jean-Eudes et au moment roller de faire des tours sur les dalles de la salle. Suivent le temps du parachute - une activité que les maternelles et les primaires ont particulièrement apprécié - et celui du défilé de mode, sous la houlette de Hope Design et assuré par les meilleurs mannequins du Bénin.

Entre temps, deux moments de remise se sont immiscés dans le cours de l’après-midi : celui de la remise des manuels pour l’école primaire publique et celui du matériel de sport destiné à Franc et à André.

Cette nuit, à 2h et quelques du matin, un avion de Royal Air Maroc va décoller du tarmac de Cotonou. Il partira avec des passagers un peu fourbus, certainement fatigués, en manque de matelas et d’oreiller. Mais ils seront également remplis d’une énergie dont la source est l’école Sainte-Marcelline de Golo Djigbé et dont le lit coule depuis plus d’une dizaine d’années, entre les méandres de délégations d’élèves, de professeurs et d’encadrants, dont le courant est alimenté par des enfants et tant de personnalités béninois.

Maintenant, vous connaissez le secret pour faire le plein d’énergie…

Diamanche 27 Octobre : Jour 11

 

Le sanctuaire des singes et la plage de Cotonou

C’est le week-end à l’école Sainte-Marcelline de Golo Djigbé. Les élèves sont chez eux. La délégation des Marcellines sans Frontières part dans la matinée pour une visite exceptionnelle : celle du sanctuaire des singes de Drabo Gbo. Il s’agit d’une forêt aménagée sur une superficie de 14 hectares par monsieur Peter (Peter Neuenschwander), un Suisse qui fut directeur de l’International Institute of Tropical Agriculture. Il a acquis le site en 2007 et y emploie des personnes chargées du bien être des singes à ventre rouge qui vivent sur place ainsi que du tourisme durable dans le parc.

Dès que les minibus des MSF s’arrêtent sur place et que la délégation en descend, une demi-douzaine de singes, d’un naturel très curieux, vient inspecter leurs nouveaux visiteurs et dire bonjour. Les guides expliquent comment ils vivent, comment ils s’organisent en deux groupes, mais aussi quels sont les objectifs du sanctuaire sur le long terme.

L’idée est de conserver les richesses naturelles et cultuelles du lieu, placé sous la protection du dieu vaudou Dangbeto Adogba, « la police du village ». Divisée en deux groupes, les MSF s’enfoncent ensuite dans la forêt tropicale pour y découvrir les espèces d’arbres toutes aussi impressionnantes (en taille notamment) les unes que les autres, ainsi que les vertus de telle ou telle plante.

Ce qui semble le plus impressionner les MSF, ce sont quand même les singes à ventre roux. Ils sautent, aussi agiles les uns que les autres, d’une branche à l’autre, pour venir chiper un morceau d’ananas ou observer leurs hôtes du jour. Dans les lianes, c’est de la folie : ils les attrapent d’une main, bondissent vers une autre… Bref, ils vivent dans une autre dimension et redescend finalement rarement sur terre.

En début d’après-midi, la délégation file vers le littoral, ou plus précisément la plage de la route des Pêches à Abomey-Calavi. Les rouleaux de l’Atlantique ont beau agir comme une véritable essoreuse, les élèves n’hésitent pas à se jeter dedans pour profiter, probablement, d’un dernier grand bain avant l’été prochain.

Mais ils ne sont pas seuls sur la plage, les yeux dans l’eau : ç’aurait été trop beau ! À quelques mètres, un groupe de pêcheurs s’affaire à remonter un lourd bateau en bois, puis à le charger avec d’immenses filets. Les femmes sont assises en cercle sur le sable et trient les poissons fraîchement pêchés pour aller les vendre au plus vite sur le marché.

On sent naître ici un futur proche pour le pays, celui d’un développement orienté vers le tourisme balnéaire.. Les étendues sableuses sont immenses. On y plante des palmiers et on y prépare des parking sur des kilomètres entre Cotonou et Abomey-Calavi, et probablement jusqu’à Ouidah à terme. Le potentiel est là : on verra ce que l’avenir réserve aux enfants du Bénin. Et désormais, nous y serons un peu plus attentifs.

Deux dernières journées pour faire le plein d’énergie : les MSF terminent leur séjour au Bénin en apothéose !

Ils reviendront avec des souvenirs plein la tête, plus riches de leurs expériences, de leurs moments de partage et de leurs découvertes sur le Bénin, sur ses habitants et sur eux-mêmes. C’est maintenant l’heure de faire les valises et d’attendre l’heure du décollage. Mais avant, il reste quelques instants pour faire le tour des deux dernières journées des Marcellines sans Frontières au Bénin. Alors prenons-le !

Samedi 26 Octobre : Jour 10

 

C’est un grand jour pour les maternelles et les primaires de l’école Sainte-Marcelline de Golo Djigbé, ou plutôt une grande matinée : toutes les classes vont participer à des ateliers sport, par rotation, proposés par la délégation des Marcellines sans Frontières 2024.

Les classes de maternelles inaugurent la matinée, avec des ateliers parachute, parcours et chandelle. Suivent les CE2, les CM1 et les CM2, puis les CP et les CE1. Aux activités déjà proposées viennent s’ajouter des parcours de caisse à savon et de biathlon à la mode béninoise.

Cette matinée sportive s’achève à 10h45. Il est temps de retourner vers la fresque pour terminer de la peindre. Cette année, le thème retenu est double : des fruits et des légumes (pour inciter à leur culture dans le jardin de l’école et à leur consommation) et des jeux de mots (pour la promotion de la francophonie). Chaque membre de la délégation des Marcellines sans Frontières va également apposer sa main et sa signature sur l’un des pans du mur.

Au début de l’après-midi, une délégation des MSF part vers l’école publique pour aller déposer des livres dans la bibliothèque construite par l’association voici quelques années. C’est aussi l’occasion de vérifier que la rampe imaginée pour Elvis, l’élève de CM2 handicapé, est fonctionnelle. Dans plusieurs classes, des élèves s’adonnent à des lectures de petites histoires contenant des morales : les maîtresses leur posent des questions à propos du vocabulaire et du sens des expressions.

En parallèle, la dernière délégation des MSF 2024 prend la direction de la célébration de la vie avec la pastorale. Au cours de la semaine passée, plusieurs délégations ont ainsi pu rencontrer des mères et leurs enfants, discuter et échanger, cherché à apprendre et à transmettre.

L’autre événement de la fin de journée, c’est le match de volley-ball qui doit se tenir sur le terrain du lycée public offert par les MSF en 2023. Jeudi [NDLR le jour précédent], les équipes des Béninois et des MSF s’étaient quittées sur un score de parité (un set partout) avant que la nuit tombante ne vienne écourter la partie.

En ce vendredi, les MSF ont montré toute l’étendue de leur talent et de leur esprit d’équipe. Ils nous ont gratifié d’une énorme « remontada » entre le deuxième et le troisième set de ce nouveau match pour finalement s’imposer deux sets à un. Mais surtout, des liens d’amitié sportive et des souvenirs se sont créés sur le terrain, et pour toute une vie.

Avant même que le match ne se termine, un orage a commencé à éclater. Sous des trombes d’eau tropicale, la délégation a rejoint l’école Sainte Marcelline de Golo Djigbé en toute hâte. Hier soir et jusqu’à assez tard, des éclairs illuminaient le ciel tandis que le tonnerre grondait fort. Puis, aussi soudainement, tout s’est apaisé.

Au petit matin, il a fallu aller vérifier que la fresque du jardin était toujours intacte : l’orage est passé, les belles couleurs des Marcellines sans Frontières sont restées, bien « fixées dans le marbre », signe qu’elles sont plus fortes que la tempête.

Vendredi 25 Octobre : Jour 9

 

Aujourd’hui, c’est la journée sportive ! Va y’avoir du sport à tous les étages, des maternelles aux élèves de 3ème, en incluant des élèves du lycée public.

La délégation des Marcellines sans Frontières s’est levée aux aurores pour anticiper le déferlement d’élèves dans l’enceinte des Saintes-Marcellines de Golo Djigbé : ils doivent arriver dès 8h donc il faut anticiper la préparation des 6 ateliers multipliés par deux dans lesquels 12 équipes de 16 élèves du collège (4 élèves de 6ème, 4 de 5ème, 4 de 4ème et 4 de 3ème) vont se confronter.

Au programme, un parcours, un atelier basket-ball, du monter de corde, une course de relais, une activité lancé de balle et du saut en longueur. Les élèves du pôle sport ont peaufiné ces ateliers ainsi que le programme qui permettra de faire coulisser 192 élèves en deux heures. Les élèves sont repartis en équipes de pays (Bénin, Suisse, France, Brésil, Allemagne, Nigeria, Maroc, Australie, Espagne, Canada, Chine et États-Unis).

C’est Franc, le professeur d’EPS qui regroupe les élèves et les réparti en équipe. À partir de 8h20, ils s’affrontent donc dans des sessions de 15 minutes. On les voit se donner à 200% pour faire gagner leur équipe. Les matchs, les courses et les concours sont souvent serrés. Toute la délégation des MSF encadre tel ou tel atelier.

À 10h, cette première partie de matinée s’arrête : le classement est établi mais il ne sera divulgué qu’après le cross de l’école. Entre temps, il faut mettre en place le parcours de ce cross, et notamment la ligne droite d’arrivée en forme d’entonnoir pour pouvoir classer les élèves le plus rapidement possible.

Cette fois-ci, toutes les classes sont concernées : les plus petits font un demi tour de parcours, puis viennent les primaires qui enchaînent sur un tour, les élémentaires sur deux tours et les plus grands sur trois tours. C’est au joyeux tintement d’une cloche suisse qu’on sonne le dernier tour pour chaque course.

Puis Franc rassemble le collège dans la salle où se déroule la cérémonie du classement. Et c’est la Chine qui s’impose devant l’Allemagne et le Brésil. Mais ce qui est sûr, c’est que tous les élèves ont gagné en entraide, en émulation et en dépassement de soi.

L’après-midi recommence à un rythme un peu plus tranquille. Une délégation des MSF part avec la pastorale, la fresque de l’année 2024 avance doucement, le pôle dans peaufine les dernier réglages de sa chorégraphie.

Mais à 16h45, il est temps de prendre la piste vers le lycée public. Il est situé à quelques minutes de marche de l’école Sainte-Marcellline. Il accueille plus de 3000 élèves dans des conditions de scolarisation assez éloignées des standards européens. La délégation des MSF est venue faire un don de livres et échanger avec la direction et quelques élèves.

Franc a aussi rassemblé une équipe de volley-ball du lycée pour affronter les Lausannois sur le terrain construit l’année dernière par les Marcellines sans Frontières. Dans une ambiance de feu, les deux équipes se séparent sur un score nul d’un set partout. La nuit qui arrive oblige à reporter l’engagement du dernier set à demain, peut-être. Au Bénin, le sport est roi de toute façon : il fait naître des passions, unit des équipes et fait se croiser des itinéraires et des destins. Ce n’est donc que partie remise en somme…

Jeudi 24 octobre : Jour 8

 

Sur la carte du monde, le Bénin est un petit pays. Par sa richesse - que l’on calcule souvent en utilisant le PIB - ou le niveau de vie de ses habitants - on utilise alors l’IDH -, c’est un pays pauvre. En ce mercredi, au septième jour du voyage des Marcellines sans Frontières, nous avons pu le constater. Mais nous avons aussi décelé 10 000 richesses enfouies dans les interstices d’un classement parfois trop intransigeant.

Ces richesses, on peut en découvrir dans les eaux calmes de la cité lacustre de Sô Ava. Pour se rendre au cœur de la cité, où la délégation doit déposer des valises remplies d’affaires pour enfants notamment, il faut monter dans des pirogues.

Notre guide nous explique que les premiers habitants de la cité lacustre ont fui les guerres des rois pour se réfugier à Sô Ava, après avoir abattu un arbre et creusé son tronc pour en faire une pirogue. Ils étaient peu nombreux au début, puis ils se sont multipliés, comme il nous l’explique. Aujourd’hui, on compte 118 500 habitants au dernier recensement. Ils vivent de cultures diverses (tomates, piments…), de pêche et de chasse (ils posent des filets dans l’eau ou des pièges dans la brousse), ou encore de la récolte du bois.

Quand nous sommes arrivés, les eaux étaient encore hautes (la saison des pluies se termine à peine) : on trouve encore beaucoup de jacinthes d’eau qui tapissent littéralement la surface à certains endroits. Des hérons noirs et blancs et encore des éperviers parcourent les vastes étendues de ce milieu naturel à la recherche de poissons. À la saison sèche (tout bientôt), l’eau laisse la place à la terre : les paysages sont alors très différents, mais tellement riches en « dépaysement » !

En cette matinée deja bien entamée, nous accompagnons en pirogue Odile, une aide-soignante non diplômée d’État qui intervient dans toute la zone. Elle aide les pauvres qui n’ont pas beaucoup de moyens à se soigner. Un Belge a construit une maison à sa famille, dans laquelle il y a également une pièce utilisée comme centre de soins, comprenant l’importance et la richesse de la présence d’Odile dans ces lieux.

Sur notre chemin, ou plutôt sur notre chenal, nous croisons des dizaines de familles des plus démunies, des habitants de paillotes où se cases sur pilotis, arborant toujours de larges sourires sur leurs visages. Plusieurs valises ont été confiées à Odile. Elles apporteront un peu, voire beaucoup de confort à ces personnes démunies de l’arrondissement de Sô Ava.

C’est sous un soleil de plomb que la délégation des MSF 2024 pique-nique sur une aire improvisée : le chauffeur Achille s’affaire entre temps à résoudre un court-circuit qui empêche l’un des minibus de démarrer.

Et c’est donc avec un léger contretemps que la délégation arrive chez les sœurs Salésiennes à Cotonou. Le chapitre qui s’ouvre laisse dévoiler  des pages d’extrême pauvreté et d’extrême misère, mais additionnées d’une extrême richesse et d’une extrême résilience en même temps.

Depuis 1992, les 14 sœurs implantées à Cotonou accueillent 2 à 3000 enfants chaque année, dont 1000 vont à l’école.

Elles ont notamment ouvert un foyer de couture pour 66 filles du marché maltraitées, de 5 à 18 ans, voire 20 ans s’il est nécessaire de finir la formation.

Les sœurs ont aussi constitué un bureau avec huit professionnels qui s’occupent des enfants dans l’une des dix prisons du pays (par visio), mais actuellement tout est bloqué par le gouvernement. Avec ce bureau, elles assurent en outre le suivi post carcéral. Elles nous disent que les conditions de vie dans les prisons pour mineurs sont très difficiles : un repas par jour, peu de visites, 60 à 70 enfants dans un dortoir pour 24 places, des soins très négligés : elles peignent un tableau de l’extrême pauvreté, même sans trop entrer dans les détails. Et pourtant, elles ne baissent pas les bras, bien au contraire, portée par la richesse de leur mission et des soutiens moraux qu’elles peuvent recevoir, comme celui des MSF par exemple.

Sœur Johanna qui nous accueille avec un grand sourire évoque ensuite une autre structure montée par la congrégation, la baraque au marché de Dantokpa. Encore une fois, nous allons explorer toute la richesse des grandes âmes et toute la pauvreté du Bénin au travers de son récit.

Il existe des villages où des enfants sont vendus par leurs parents vers les frontières du Bénin, au Nord, voire au Ghana voisin… Ils sont vendus 30 à 50 000 francs CFA, ne sont pas traités comme des êtres humains, dorment à même le sol. Les sœurs se sont rendues compte qu’ils étaient ensuite vendus, placés et exploités par des tuteurs dans le marché de Dantokpa à Cotonou, l’un des plus grands d’Afrique de l’Ouest. Les ONG estiment que 15 à 16 000 enfants travaillaient dans le marché il y a 15 ans : ils sont trois fois moins aujourd’hui.

Les filles notamment sont soumises à plusieurs formes de violences dans ce marché. Mais les sœurs ont décidé d’agir, encore une fois, en ouvrant ce qu’on appelle ici une baraque : les filles peuvent y venir, s’y reposer, jouer et même apprendre à lire et à écrire. En 2023, huit ont été aidées pour commencer un apprentissage.

Depuis 2011, les sœurs Salésiennes tiennent également la Maison du soleil pour des filles-mères depuis l’âge de 15 ans, violées, victimes d’inceste ou d’un mariage forcé. Nous avons pu nous y rendre dans la soirée, ainsi que dans la Maison de l’espérance, située juste à côté.

Cette Maison a eu 15 ans en 2023. C’est un centre de formation professionnel où les sœurs proposent des apprentissages en boulangerie, en pâtisserie, en cuisine ou en esthétique/cosmétique.

Cette Maison devient aussi un refuge à la nuit tombée pour les filles qui travaillent sur le marché tout proche. Il y en a quatre ce soir, qui emballent dans des petits sachets le sucre qu’elles vendront demain : elles en porteront l’équivalent de 40kg sur la tête.

Avant de se quitter, et après avoir salué deux très jeunes bébés qui viennent d’arriver au monde, nous échangeons un dernier moment rempli de richesse(s) avec les sœurs et les filles du marché : une ronde enjouée, un moment de partage universel d’une richesse inégalable

Mercredi 23 octobre : Jour 7

 


Impliquée tout azimut, la délégation des Marcellines sans Frontières 2024 est quasiment toujours dispatchée à droite, à gauche, dans divers ateliers au sein de l’école Sainte-Marcelline de Golo Djigbé. Cette chronique est l’occasion de faire une petite synthèse des engagements des MSF cette année.

Le pôle danse et le pôle art avancent de concert, c’est presqu’un euphémisme : les T-shirts et les casquettes « customisés » par les CM1 seront portés par eux-mêmes dimanche quand ils feront leur chorégraphie devant toute l’école et les parents, sur les rythmes d’un tube de Shakira. Imagination, coordination, sens du rythme et rigueur du groupe : une petite troupe de danseuses et de danseurs est peut-être en train d’éclore…

Estelle, Nadège et Amélie ont proposé une activité très originale aux petits de l’école maternelle, qui s’inspire de l’artiste Hervé Tuller. Chaque élève avait devant lui une feuille blanche et de la peinture, autrement dit, tout un univers des possibles : alors qu’Estelle disait des onomatopées ou bien faisait des bruits caractéristiques, ils devaient les traduire en traits, en courbes ou en ronds, en ce que les bruits créaient dans leurs têtes.  Le résultat est vraiment à la fois poétique et artistique.

Le pôle sport a également mené une activité avec toutes les maternelles : le jeu du parachute. Le principe de ce jeu est de rassembler un groupe d’enfants autour d’un parachute (une bâche multicolore avec un trou en son centre). Au rythme des consignes de leurs encadrants lausannois, les élèves tendent et détendent la bâche, l’aplatissent au sol ou la font gonfler en l’air, se cachent dessous, tournent avec vers la droite puis vers la gauche, ou bien encore font glisser un ballon en son centre. Effet de groupe, apprentissage de la coordination et éveil des sens - et, on peut l’imaginer, des enfants qui garderont en tête des couleurs et des bruits bien spécifiques dans leurs rêves des nuits prochaines.

On comprend le sens d’un tel voyage humanitaire à des sourires reçus, des expressions de gratitude ou des étoiles qu’on voit briller dans des yeux, comme on en a vu à l’école publique lors de la remise des trousses, comme on le voit dans l’école Sainte-Marcelline sur le visage des enfants et des professeurs au quotidien. C’est tout simplement enrichissant pour tout le monde.

Ce qu’a proposé le pôle informatique a tout l’air d’être en soit révolutionnaire. Lors de la cérémonie du lever du drapeau lundi matin, ils ont annoncé la remise à l’école de 5 ordinateurs équipés de Scratch et de Libre Office et de 12 iPad dotés d’applications pour l’orthographe, pour les mathématiques, de Scratch, de Duolingo, de YouTube et de YouTube Kids et enfin d’une application pour dessiner. Le matériel a été disposé dans une salle informatique entre lundi et mardi, prêts à l’emploi. La classe de 3ème a de surcroît pu bénéficier d’une initiation informatique de la part du pôle informatique - la première de leur scolarité au collège.

Enfin, les élèves du pôle scientifique ont engagé toute une série d’ateliers depuis le début du séjour avec les classes du collège. Ils ont créé un petit volcan avec du bicarbonate de soude et du vinaigre avec les classes de 6ème et de 4ème. Ils ont fabriqué un moteur avec une pile, des aimants et un fil avec les classes de 5ème et de 3ème. Ils ont fait une étude de la condensation de la vapeur d’eau avec toutes les classes. Les élèves béninois étaient plutôt curieux et intéressés . Ils ont eux-mêmes manipulé lors de l’expérience avec les moteurs. De futurs scientifiques sont peut-être en train de se découvrir… En tout état de cause, des graines ont été semées.

Deux jours à l’école Sainte-Marcelline de Golo Djibé

À quoi ressemblent les jours d’école dans l’enceinte de l’école Sainte-Marcelline de Golo Djigbé ? Des heures qui défilent dès l’aurore, au chant du coq, alors que les premiers élèves arrivent. Des cours très tôt (avant 8h) pour les élèves de l’école. Des programmes variés pour faire grandir les esprits et les corps.

Mardi 22 octobre : Jour 6

C’est sous un ciel menaçant que le jour commence. Les nuages ne vont pas tarder à se décharger, sous la forme d’un gros orage et de pluies diluviennes.

Malgré tout, les Marcellines sans Frontières engagent cette journée au sein de leurs pôles respectifs aux premières heures, et jusqu’à la fin de la journée d’école, à 16 heures. L’atelier danse, dont nous n’avons pas encore parlé, élabore une chorégraphie sur les rythmes d’une chanson de Shakira. Mais il ne faut pas trop en dire, car il s’agit d’une surprise pour la fête de l’école de dimanche. Fernanda a entrepris un atelier couchés lavables avec quelques femmes du village et Chico continue à faire des plans pour la cabane du jardin.

Et vers 11h30, une grande délégation prend la piste vers l’école publique. Cette année, l’association a récolté des dons à l’occasion du cross solidaire : l’argent a permis de commander 1000 trousses créés par l’atelier de couture Hope Design de Golo Djigbé soutenu par l’association des MSF et remplies minutieusement de stylos et de crayons. Elles ont été distribuées une par une à tous les élèves de l’école publique, ainsi qu’à leurs professeurs. C’est l’aboutissement d’un projet d’un an et un très beau cadeau pour tous ces enfants qui avaient les yeux qui pétillent en le recevant.

La journée se termine par le premier des trois rendez-vous sportifs lausanno-béninnois : le match de football profs-élèves. Disons-le d’emblée, l’équipe des MSF a concédé la défaite d’un petit but. Les journalistes sportifs et les commentateurs sauront remplir les articles et les discussions des prochaines soirées d’hiver pour expliquer le score final. Sachez simplement que les Lausannois n’ont pas démérité, loin de là. À l’issue de la rencontre, ils ont distribué un jeu de maillots et de shorts à leurs adversaires du jour.

Lundi 21 octobre : Jour 5 

En ce premier jour de la semaine, les différents pôles continuent d’avancer dans leurs projets.

Les t-shirts et les casquettes sont désormais prêts : ils sont multicolores et uniques car ils ont été peints par les élèves de l’école, sous la férule du pôle art.

Les apprentis profs de géographie font faire un tour du monde virtuel aux élèves de l’école grâce à des drapeaux et des cartes : les jeunes béninois sont de véritables experts des pays de tous les continents à présent !

Le pôle sport continue de parcourir l’ensemble des niveaux de l’école avec les élèves du collège qu’ils encadrent dans des ateliers motricité et des sports collectifs (balle brûlée, balle américaine, basket ball).

Entre temps , une délégation des MSF part visiter l’école publique, à deux pas par le sentier. Les conditions d’éducation y sont nettement plus difficiles. Certaines classes comptent 120 élèves. Un élève, Elvis, doit se déplacer dans une chaise roulante en bois : c’est pour lui que l’association va faire construire une rampe d’accès à sa classe. Puis la délégation se rend dans la bibliothèque avec des groupes pour faire des jeux et de la lecture.

Dans la soirée, deux entrepreneurs locaux viennent présenter leurs projets respectifs, Aimé et Édouard. Ils se sont lancés dans l’agriculture biologique et durable voici quelques années. Leurs solutions sont vraiment très intelligentes et très adaptées à l’environnement local.

Notamment, ils savent produire des légumes de très bonne qualité et se projettent raisonnablement sur le long terme. S’ils sont venus aujourd’hui, c’est pour solliciter les MSF à propos d’un financement de différentes structures. Leurs dossiers respectifs sont désormais entre les mains de l’association. Nadège et Jean-Noël étaient allés dans la matinée visiter leurs exploitations respectives accompagnés par Richard, et constater le sérieux de leurs entreprises.

Dimanche 20 Octobre : Jour 4

Les chaînons manquants : les Marcellines sans Frontières à Ouidah pour le quatrième jour de leur séjour

Même si les 17 élèves de la délégation des Marcellines sans Frontières 2024 sont au Bénin en mission humanitaire, ils n’en restent pas moins, également, des élèves. Dans leur cursus scolaire, ils ont appris une quantité de d’événements historiques à la fois européens et mondiaux. Mais pas toute l’histoire, forcément… Le programme officiel laisse parfois passer quelques chapitres, ou quelques maillons de chapitres. À Ouidah, c’est un peu les chaînons manquants qu’ils sont venus apprendre.

L’histoire de la traite négrière est abordée en classe de quatrième dans le programme de l’Éducation nationale. On y évoque la capture des futurs esclaves et le trajet vers l’Amérique dans le cadre du commerce triangulaire. Ce qu’on ignore en grande partie, c’est comment des millions de personnes sont arrivées jusque dans les navires négriers, d’où ils venaient, comment ils ont été faits prisonniers et comment exactement ils ont été vendus.

À Ouidah, dans l’Ouest du Bénin, on peut trouver des réponses à toutes ces questions. En en reparlant le soir-même, les élèves expliquaient très bien combien cette journée avait été riche, marquante et chargée en émotions pour eux après avoir écouté toutes ces réponses.

Mais pour entrer dans les détails de cette Histoire, il est nécessaire de repérer les chaînons manquants à plusieurs étapes.

Le premier chapitre s’ouvre sur le pan culturel et religieux de l’histoire du Bénin. Ouidah est considérée comme la capitale mondiale du vaudou, à telle enseigne qu’on vient de loin - du Brésil, des Caraïbes et d’Afrique - pour se plonger dans les racines de cette spiritualité (c’est ainsi qu’on la présente).

En ce dimanche matin, les pas des Marcellines sans Frontières foulent d’abord la Forêt sacrée dans laquelle Hippolyte les guide. Il fait revivre le vieux royaume de Xwéda, mal retranscrit par les colons français en Ouidah. Xwéda, c’est tout simplement le « Serpent pithon » en langue fon. Xwéda, Ouidah : voici justement l’un des maillons qui nous manquait.

Le premier roi de ce royaume venait ici cultiver des terres alors que son palais était situé à 7 kilomètres. Les terres étaient fertiles car les pythons chassaient les rats et les souris des champs : c’est d’ailleurs ainsi qu’il est devenu roi et c’est ainsi que l’animal est devenu une divinité.

Ce premier roi, sur la fin de sa vie, a commencé à se méfier des comploteurs qui jalousaient sa réussite et la richesse de son royaume. Un jour, il a prévenu ses proches qu’on ne retrouverait pas son cadavre après sa mort. Ce jour est arrivé : il est mort, ou plutôt, il a disparu. On s’est mis à le chercher partout, sans résultat. Au bout de trois jours, un pan est apparu et il prévint que le roi était revenu sur terre sous forme d’un arbre, l’iroko. Cet arbre, c’est celui qui est aujourd’hui au centre de la « Forêt sacrée » de Ouidah et que l’on vient honorer comme il se doit.

Depuis, cette forêt s’est considérablement développée. Les habitants de Ouidah ont consulté le fa - une sorte d’horoscope qui raconte le passé, le présenter le futur - pour savoir si oui ou non  l’endroit pouvait être ouvert à tous.

Des espaces ont été délimités, notamment des espaces très sacrés et interdits aux visiteurs. Des statues ont été installées par l’UNESCO en 1992 dans les espaces ouverts à tous : elles portent toutes un double logo, celui du Saint-Sacrement et celui du vaudou. Il rend visible l’un des autres chaînons qui nous manquait pour comprendre le Bénin contemporain, cette coexistence pacifique et cette proximité entre le vaudou et la religion chrétienne, qui imprègne tout Ouidah.

Hippolyte lui-même l’exprime ainsi quand il dit : « ce matin, je suis allé à la messe dans la cathédrale Saint-François de Ouidah et ce soir, j’irai rendre hommage aux dieux vaudous. »

Le Vaudou, c’est « être à l’aise avec les éléments de la nature ». Les trois couleurs du vaudou, qui entourent le baobab devant le temple du serpent python, où la délégation se rend ensuite, sont le blanc, le noir et le rouge. Le blanc, c’est le bien. Le noir, c’est le visible : rien n’est caché dans le vaudou. Le rouge, c’est le sang des sacrifices  

Les Béninois adeptes du vaudou et qui vénèrent le serpent python se font 10 scarifications sur le visage parce que le python porte lui-même 10 ouvertures au-dessus de sa mâchoire.

C’est dans ce royaume que s’est écrit l’une des pages les plus sombres de l’Histoire, et qu’Hippolyte nous emmène ensuite découvrir. Ouvrons avec lui le deuxième chapitre de cette journée.

En 1727, le royaume du Danxomè a conquis le royaume de Xwéda. Ce royaume, que nous appelons aussi Dahomey, est l’un des maillons du commerce des esclaves qui s’est déroulé sur pratiquement quatre siècles.  

Entre 1742 et 1753, c’est la première phase de l’esclavage qu’on appelle la traite, où l’on voit des soldats du roi du Dahomey, basé à Abomey, faire prisonniers des hommes, captures de guerre, revendus aux marchands d’esclaves au marché devant le palais de la ville. Pendant 11 ans après 1753, aucun esclave n’a cependant été capturé ni vendu. La raison tient dans le fait que les femmes des alentours, ne voyant pas revenir leurs hommes, ont décidé de les cacher pour qu’on ne les capture plus.

Mais le roi du Dahomey s’est rendu compte du stratagème et surtout, il voyait l’une des sources de sa richesse se tarir. À partir de 1764 commence l’esclavage « razzia » mené par le roi et ses hommes : tout le monde est capturé, hommes, femmes, enfants, et le marché des esclaves est déplacé à Ouidah.

Les esclaves d’Abomey doivent alors faire 120km à pied pour arriver à Ouidah, envoyés par le roi et escortés par des négriers, vers la place du marché où tout un processus se met en place : dédouanement, esclaves acheminés vers les forts européens de la ville puis vendus sur la place aux enchères, marquage au fer rouge avec la première lettre du prénom de l’acheteur et la première lettre du pays de l’acheteur (France, Portugal, Pays-Bas, Danemark ou Grande-Bretagne).

Sur la place aux enchères, les esclaves sont troqués comme de vulgaires marchandises : 1 canon contre 15 hommes ou 21 femmes, 1 miroir contre 40 hommes ou 50 femmes. Avant de les faire continuer leur voyage, du fort de l’acheteur vers le rivage atlantique, on les faisait tourner autour de l’Arbre de l’oubli : 9 fois pour les hommes et 7 fois pour les femmes.

Leur « route » passait ensuite obligatoirement par la case de Zomaï, quelques centaines de mètres au-delà de la place : 500 à 550 esclaves y étaient enfermés deux à trois semaines dans l’obscurité avec un seul repas par jour (pain sec et bouillie), bouche fermée pour ne pas parler, dans le but de les acclimater à ce qui devait être leur quotidien dans les navires négriers. Certains y mouraient. Ceux qui en sortaient fatigués ou malades ne pouvaient pas rentrer chez eux, car ils dévoileraient leur terrible sort : ils étaient enterrés dans la fosse commune (10x10m) située non loin. Mais ceux qui étaient encore vivants et avec de l’énergie étaient repêchés au fond de la fosse : ils avaient en effet toujours une valeur marchande.

Ces esclaves, du début à la fin de leur route, étaient entravés par des chaînons. Littéralement, ces chaînons ont longtemps manqué. Ils ont failli disparaître avec des pans entiers de cette histoire. Mais l’UNESCO, en accord avec la ville de Ouidah, en a retrouvé… en creusant à l’emplacement de la fosse commune désigné par les locaux. Ces chaînons manquants sont une preuve physique de cette épisode dramatique.

Même si les preuves historiques qui restent sont souvent des lieux désormais vides (une place, une route ou encore une plage) ou semble-t-il anodins (un arbre sur une placette au milieu de quelques cases), en parcourant ces étapes, c’est comme si l’on entendait encore le cliquetis des chaînons et des chaînes autour des pieds et des poings des esclaves, comme si l’on pouvait percevoir leurs pleurs et leurs gémissements d’être arrachés à leur terre et de marcher dans la torpeur chaude et moite de ce qui était alors un sentier - et que le gouvernement du Bénin rénove depuis quelques années dans un immense chantier pour en faire un lieu mémoriel universel.

De son côté, l’UNESCO a également entrepris un grand travail de reconstitution de ce passé, bien aidée par les histoires orales transmises de génération en génération par des Béninois comme Hippolyte. On sait que parmi les esclaves se trouvaient 40% de Yorubas, mais aussi des Fons ou encore des Peuls. Des descendants des esclaves déportés installés désormais en Amérique entreprennent parfois de nos jours des recherches génétiques pour savoir où a commencé leur histoire, certains diront leur parcours.

En 1727, l’Arbre du retour fut planté (le même jour que l’Arbre de l’oubli) pour les esclaves qui sortaient de la case de Zomaï à la nuit tombée, alors qu’ils étaient emmenés vers les pirogues puis les bateaux négriers. L’Arbre du retour, c’est celui des esprits des esclaves qui reviennent un jour, pense-t-on, au pays. Car personne n’était dupe alors : le voyage que les esclaves s’apprêtaient à faire en traversant l’Atlantique état celui d’un aller simple vers le Brésil, les Caraïbes ou les États-Unis. Les hommes et les femmes faisaient trois fois le tour de cet arbre avant de monter dans une pirogue et ensuite sur un bateau négrier, où ils étaient entassés comme des sardines, littéralement.

Ils étaient 1000 à 1500 esclaves dans chaque navire, pour trois mois de traversée, chaînes aux chevilles et aux poignets : la moitié mourrait avant destination. Une dizaine de millions d’esclaves ont traversé l’Atlantique d’après l’UNESCO. Deux à trois fois plus ont disparu pendant la traversée, morts avant  même de poser les pieds en Amérique. Ce sont autant de chaînons manquants, à tout jamais. Et c’est encore une histoire triste racontée sur la Porte du non retour, le dernier monument de la Route des esclaves que l’on peut voir sur la plage de Ouidah aujourd’hui.

Au-delà de cette porte, les rouleaux de l’Atlantique jouent aujourd’hui facétieusement avec des nageurs aventureux qui se laissent ballotter par les flots, comme s’ils étaient pris dans une immense essoreuse. À quelques mètres de profondeur doivent sommeiller quelques chaînons, désormais rouillés et perdus à tous jamais. En ce jour de visite, les Marcellines sans Frontières en ont redécouvert beaucoup néanmoins.

Samedi 19 Octobre : Jour 3

 

Au rythme de la rivière Noire : un troisième jour au Bénin pour les Marcellines sans Frontières

Il existe une rivière, l’affluent du fleuve Zépon, qui sépare le Bénin du Nigéria, une rivière indolente et aux fonds très sombres. C’est pour cela qu’on l’appelle la rivière Noire. Depuis Ajarra, on peut monter sur des pirogues et glisser sur les eaux dociles de la rivière, au rythme lent, poussé par un vent léger rafraîchissant.

C’est à ce rythme que s’est déroulée la troisième journée des Marcellines sans Frontières.

Pour arriver à Ajarra, il faut dépasser la capitale politique Porto Novo, en passant par des routes jamais vraiment achevées, de (futures) grandes artères toujours en construction : sur ces routes, les trois minibus nécessaires pour convoyer toute la délégation lausannoise dépassent à peine les 60km/h - et c’est souvent moins.

Au programme de cette journée, une plongée dans les racines du Bénin, dans son histoire, dans ses coutumes et dans ses traditions.

La première étape ressemble à une incursion parmi les sonorités enfouies dans les bois et le passé du Bénin et de l’Afrique. Comment naissent les notes qui sortent des tam-tams ? C’est ce qu’un atelier d’artisans va montrer et raconter au fond d’une petite piste parallèle d’Ajarra. Mais avant d’éveiller les esprits, les artisans, qui sont aussi artistes, invitent les Marcellines sans Frontières à danser au rythme des percussions pour mobiliser les corps.

Puis tout le monde se (re)pose et vient le temps de l’explication. Un tam-tam nécessaire deux jours de travail avec des instruments plus ou moins lourds et plus ou moins précis. À partir de bois de samba, d’iroko, d’arbre à pin ou d’acacia, il faut d’abord évider un tronc plus ou moins grand, puis dégrossir et enfin polir.

Quand ce travail très physique est terminé, il faut encore décorer le pourtour, le teindre et bien entendu y tendre une peau (de cabri, de chèvre, d’antilope ou bien de chat sauvage). Les plus petits tam-tam tiennent facilement entre les cuisses ou sous le bras. Le plus grand fait deux mètres et il est destiné à être joué lors des funérailles par l’orphelin (soit avec la main gauche seulement en cas de décès de la mère, soit avec la main droite seulement en cas de décès du père, soit avec les deux mains si les deux parents sont décédés.

Dernière anecdote : ce travail de fabrication des tam-tam est réservé aux hommes. Hors de question que les femmes en apprennent tous les secrets et - éventuellement - partent avec… Il s’agit d’un travail très « lent », nécessitant un geste sûr et précis, beaucoup de patience et qui abouti sur la production d’objets uniques.

Mais la journée n’est pas extensible : l’heure des pirogues est arrivée. Voici les Marcellines sans Frontières à la limite d’en effleurer une, celle qui borde le Bénin à l’Est. Le voyage sur la rivière Noire commence par la partie du cours d’eau appelée milieu sacré ouvert, là où l’on peut poser des filets ou de pêche à la ligne, là où l’on peut toucher l’eau (presque partout). La partie appelée milieu sacré fermé est celle du vaudou, ouverte aux initiés seulement.

Les deux pirogues qui ont embarqué les Lausannois glissent lentement entre les plants de palmiers raphia, les plantes médicinales (oreilles d’éléphant, fougères), les quelques nénuphars et autres lys. Au bout d’un bras de la rivière, les pirogues accostent.

Nos guides du jour, Amour et Jérôme, énumèrent les histoires qui permettent de comprendre ce milieu naturel et emmènent la délégation vers un endroit où déjeuner et goûter de akassa : il s’agit d’une pâte de maïs concassée et  lentement pressée  au moulin puis roulée dans des feuilles, pour accompagner de la viande de porc assaisonnée avec du piment.

L’atelier de tressage de paniers (avec des morceaux d’écorce issus du tronc du palmier raphia) ou l’atelier de confection d’eau de vie de raphia sont encore autant d’hymnes à la lenteur nécessaire à la réalisation de produits artisanaux typiques et uniques. Si vous voulez les découvrir un jour, c’est simple : il faut suivre le rythme de la rivière Noire…

Est-ce le même rythme que l’on pourrait s’imposer quand on remonte les quelques 1300m (bientôt) de la fresque du port de Cotonou ?  Certainement ! Quand l’artiste brésilien Eduardo Kobra a initié son œuvre, avec le panneau central « Coexistence » et son message de paix, il savait qu’à terme, 27 artistes issus de 13 pays différents participeraient à raconter graphiquement l’histoire du Bénin - et un peu voire même beaucoup d’une histoire universelle.

Dans l’heure que les Marcellines sans Frontières ont passé à écouter les explications d’Amour à propos de quelques panneaux, en marchant lentement sur la longue avenue parallèle à l’océan Atlantique, ils en ont appris assez pour pouvoir prolonger ce voyage plus tard, pour éveiller leur curiosité à propos de sujets aussi variés que les parcs naturels, les fromages, les habitudes alimentaires ou les histoires que l’on se raconte au Bénin, le soir à la veillée.

La nuit commence maintenant à envelopper Cotonou. Les derniers feux du soleil glissent doucement sur l’immense carcasse de l’Amazone qui impose sa silhouette impressionnante (30m de haut et 150t de cuivre recouvert de bronze) devant l’océan. C’est là que se termine cette troisième journée, ou presque. Le temps libre dans le marché artisanal de Cotonou et la route du retour vers l’école Sainte-Marcelline de Golo-Djigbé ne sauraient être décomptés, dans une journée où les montres se sont perdues dans les eaux calmes de la rivière Noire.

Demain, c’est un voyage dans l’Histoire qui attend la délégation des Marcellines sans Frontières, du côté de Ouidah et de l’époque du commerce triangulaire. Un autre chapitre à écrire dans le livre de ce séjour si riche…

Vendredi 18 Octobre : Jour 2

 

Petites pousses deviendront grandes : le deuxième jour des Marcellines sans Frontières au Bénin

Des histoires, des récits et des anecdotes, les 19 élèves des Marcellines sans Frontières et leurs encadrants en auront certainement beaucoup à raconter en rentrant. Mais il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs et, bien au contraire, plutôt planter de petites pousses tout au long de ce séjour, qui deviendront grandes, c’est certain !

De ces pousses, on peut en voir les fruits par-ci par-là dans la cour quand les élèves de Golo-Djigé se remémorent le passage des Marcellines sans Frontières l’année dernière et qu’ils demandent ce qu’est devenu un tel ou si une telle est la sœur d’une élève venue en 2023 : c’est le signe évident que ces voyages qu’on dit humanitaires sont aussi des rencontres humaines indélébiles.

On les voit aussi, ces pousses, sur les murs du jardin de Zacharie, peints sur plusieurs panneaux ces années dernières, décorés d’un globe où d’un colibri, et qui seront encore complétés dans quelques jours...

On les vit enfin quand des conversations entre les sœurs, les professeurs ou le personnel de l’école Sainte-Marcelline de Golo reprennent leur cours comme si à peine une saison des pluies était passée : les ramifications se multiplient encore et encore sur une terre tellement fertile.

Cette deuxième journée est l’occasion de planter délicatement quelques nouvelles pousses bien solidement enracinées, les semences de 2024 en quelque sorte.

Quand chacun dans son équipe s’affaire à animer son atelier histoire, art, sport ou science, c’est comme un arbre qui grandit sereinement et majestueusement.

Quand les uns aidés par les autres, les élèves passent une fin de journée à remplir méticuleusement les 1000 trousses confectionnées par Hope Design et offertes par l’association pour les offrir, la semaine prochaine, aux élèves de l’école publique, c’est un tronc solide qui prend de l’envergure.

Quand des groupes de Lausannois participent aux réunions de la paroisse pour se mettre à l’écoute des femmes du village - et de leurs très jeunes enfants - et pour leur prodiguer des conseils, c’est une forêt qui s’étoffe.

Quand Jean-Noël donne des conseils en matière d’agronomie aux maraîchers du village, les pousses, les racines, l’agriculteur, la  charrue et autres bœufs ne s’entendent plus au sens figuré : nous sommes presque agenouillés, les mains dans la terre rouge du Bénin.

Au total, ce seront autant d’histoires, de récits et d’anecdotes à raconter plus tard - et la liste dressée plus haut n’est pas exhaustive.

Demain, la délégation des Marcellines sans Frontières mettra le cap vers la mangrove et les rues de Porto Novo. Une nouvelle escale capitale dans l’écosystème si original des palétuviers, qui prennent racine dans l’eau salée, et dans une ville dont les racines s’enfoncent profondément dans l’Histoire…

ÉDITION 2024

 

Nouveau voyage 17 jeunes et 10 adultes !

 

Jeudi 17 Octobre : Jour 1

 

Une longue journée s’achève, un beau voyage commence

La nuit est tombée sur l’école Sainte-Marcelline de Golo-Djigbé. Les rumeurs des enfants heureux de (re)voir la délégation venue de Lausanne se sont apaisées. On entend les grillons typiques du Bénin au-dehors. Nous sommes jeudi soir et c’est le premier jour de la « campagne » 2024 des Marcellines sans Frontières. Une longue journée s’achève, un beau voyage commence…

Rembobinons l’histoire quelques heures auparavant. Tout a commencé, comme souvent lors d’un voyage, par un rendez-vous à l’aéroport, celui de Genève en l’occurrence, et un ballet de valises, mercredi 16 octobre en fin de journée. Les 19 élèves et leurs encadrants s’apprêtent à déposer leur précieuse marchandise sur les tapis roulants et à embarquer dans l’Embraer de Royal Air Maroc, direction Casablanca.

Au bout d’un changement d’avion et d’une autre escale à Lomé, au bout d’une nuit passée dans les nuages à plus ou moins rêver, ils arrivent au petit matin à l’aéroport de Cotonou, accueillis, une fois n’est pas coutume, par une pluie tropicale abondante. Passés les contrôles de la douane, ils se dirigent tous, avec leurs chariots d’aéroport remplis à ras-bord de valises, vers la sortie : Hippolyte, le chauffeur du groupe, et ses deux associés, se chargent de les empiler méthodiquement - les valises - qui forment bientôt comme une tour de Babel sur le toit de minibus antédiluviens. Il fallait sans doute bien ça pour remonter la route humide depuis Cotonou-la-ouatée vers Golo Djigbé.

Les deux minibus et le 4x4 filent en cohorte sur la route rendue nerveuse par les flots des automobilistes qui se pressent vers leur travail et les motos qui se faufilent entre les interstices laissés (à peine) libres dans la circulation. De part et d’autre de la chaussée, les échoppes et la vie béninoise se réveillent à grand bruit.

Encore un peu dans les vapes et la torpeur d’un petit matin déjà bien mangé - à la fois par une nuit écourtée et un décalage horaire impitoyable - la délégation des Marcellines sans Frontières apponte quant à elle dans l’école qui sera son refuge et son havre de paix pour dix jours.

Mais pour l’heure, pas question de se reposer, pas encore… Pour qu’un beau voyage commence, il faut être bien accompagné. Et comme la tradition le veut, c’est toute l’école Sainte-Marcelline qui offre un accueil incroyable à nos Marcellines sans Frontières, avec des chants, des danses, l’hymne national béninois entonné par un chœur de 600 élèves et la levée du drapeau. De quoi donner des frissons.

Cette fin de matinée permet aux élèves et à leurs encadrants de prendre leurs marques, d’investir leurs chambrées, de commercer à ouvrir les valises et à trier la précieuse marchandise. Certaines ou certains, qui portent des valises sous leurs yeux aussi, se glissent un instant plus ou moins long dans les bras de Morphée.

Mais déjà l’heure du repas arrive, et bientôt l’après-midi. Les enfants béninois semblent impatients de rencontrer leurs nouveaux hôtes. Par petits groupes répartis en pôles (art, science, histoire et sport), les Lausannois partent sur les chemins de leurs ateliers respectifs.

Les minutes fusent comme des étoiles filantes : il est déjà 16h et le moment d’aller dire bonjour au chef du village… Première sortie dans la réalité du Bénin, les pieds sur les sentiers encore humides des trombes d’eau qui s’y sont abattues, les yeux grands ouverts sur les ateliers des ébénistes, les statues vaudoues et la basse-cour du hameau.

Combien d’heures se sont écoulées depuis une journée « normale » ? Plus personne n’ose compter. Quand Richard et Donatien de Hope Design arrivent à l’école, il est déjà bien tard : une longue journée démesurée semble s’achever, ironie de l’histoire, sur des prises de mesures qui serviront à confectionner des costumes béninois multicolores au tissus si doux - probablement comme les rêves qui vont bientôt bercer la délégation lausannoise des Marcellines sans Frontières !

Lundi 30 Octobre : Jour 12

 

Encore une journée sportive à l’école Sainte-Marcelline de Golo Djigbé. Ou plutôt une matinée, consacrée au cross de l’école.

Ce matin 30 octobre à partir de 9h, tous les élèves sans exception, de la maternelle à la classe de 3ème, ont participé au cross de l’école. Selon leur niveau, c’était un, deux ou trois tours au programme.

À l’issue de ce cross, tout le monde s’est regroupé dans la salle des sports pour une cérémonie aux couleurs du drapeau du Bénin et sur le thème de l’olympisme.

Chaque élève s’est vu remettre sa médaille en bois qui avait été décorée par ses soins, avec un collier aux couleurs de l’olympisme pour pouvoir la porter autour du cou. Les premières et les premiers de chaque course ont aussi reçu en plus une petite coupe de vainqueur.

Dans l’après-midi, tout le monde a mis sa patte à la fresque du colibri, mais aussi nettoyé les chambres et fait les valises. L’heure du départ est arrivée. Des élèves de l’école Sainte-Marcelline de Golo Djigbé sont venus échanger quelques petits mots avec les Marcellines sans Frontières avec une pointe d’émotion dans les yeux.

Ainsi s’achève ce séjour au Bénin 2023. Directeur l’aéroport international de Cotonou maintenant…

Dimanche 29 Octobre : Jour 11 

 


C’est presque la fin. Mais pas encore. Le séjour au Bénin des 21 Marcellines sans Frontières est en train de se terminer.

Ce dimanche 29 octobre, la matinée est consacrée à la messe : une messe colorée et au rythme des chansons béninoises dans une église pleine.

En début d’après-midi, à 14h, une sélection des All Stars des MSF va défier l’équipe locale de basket-ball coachée par André dans la salle des sports de l’école. Le match est serré et se termine par une victoire des MSF.

Puis vient le temps de la fête de l’école. Il est déjà 16h passé et les familles de l’école, parents et enfants, affluent vers la salle des sports, bientôt comble.

Le programme est dense et se déroule sans temps-mort ou presque. Body-percussion, démonstration de roller, démonstration de basketball, récitation des poèmes des CM2 sur le thème de l’olympisme, chorégraphie, pièce de théâtre, course de caisse à savon. L’ambiance est festive et même  positivement bouillante !

Cette fête se termine par un défilé de mode des modèles de Hope Design assuré par des mannequins des Marcellines sans Frontières. Les spectateurs sont ravis et viennent ensuite avec les top modèles sur la scène centrale danser au rythme de la musique béninoise tous ensemble.

C’est presque la fin. Et ce séjour se termine par un beau feu d’artifice ! Demain, les élèves de l’école Sainte-Marcelline s’élanceront pour le cross de l’école. Mais avant, un peu de repos…

Samedi 28 Octobre : Jour 10

 


Le grand objectif de cette journée, c’est une visite à Grand Popo. Le plus court chemin, c’est toujours la ligne droite. Mais quand un incident survient, tout ralentit.

C’est justement ce qui s’est passé ce matin, quand  le roulement de la roue avant-droite du minibus numéro 2 a cassé. Les 21 représentants des Marcellines sans Frontières se sont retrouvés comme des « Robinson » sur le bord de la route en attendant la pièce de rechange.

Mais au Bénin, on n’est jamais seul très longtemps : plusieurs enfants se sont regroupés  tout autour. Un moment de partage s’est instauré, avec atelier de scoubidous et de bracelets à perles multicolores. Tous les visages se sont alors colorés comme par magie !

Les deux minibus ont pu reprendre la route et s’arrêter, en fin de matinée, dans un village de potier. Deux jeunes femmes ont fait la démonstration de leur talent et modelé deux pièces avec l’aide de leurs bras seulement.

Après la pause méridienne, les 21 représentants des MSF sont arrivés à Grand Popo pour une visite en bateau des étendues fluviales du fleuve Mono, à proximité immédiate de l’Atlantique et de la frontière du Togo.

Le bateau se faufile avec aisance entre la mangrove, l’île aux Oiseaux, le village de pêcheurs et celui des artisans qui fabriquent le sel.

C’est un autre monde qui s’achève au bout de la lagune de Grand Popo, sur une fine bande de sable qui sépare le fleuve de l’océan, où véritablement on se sent comme Robinson. C’est aussi l’endroit idéal pour piquer une tête dans le fleuve, sous le soleil couchant : une véritable carte postale !

Demain, c’est la fête de ’école : les 21 MSF ont préparé un joli programme, avec notamment défilé de mode, démonstrations de roller, de basket, pièce de théâtre, danse et chorégraphie, body percussions…

Vendredi 27 Octobre : Jour 9

 

Aujourd’hui, c’était la journée sportive organisée par les Marcellines sans Frontières. Des maternelles aux collégiens, la plupart des élèves de l’école Sainte-Marcelline de Golo Djigbé ont pu s’exercer et se confronter.

Les maternelles et les primaires ont été conviés à des ateliers athlétisme, motricité ou encore course de caisse à savon. Les plus grands avaient à tester des ateliers athlétisme, force, motricité ou encore précision avec des balles, des ballons et des Frisbees.

En fin de journée, les Marcellines sans Frontières sont allés inaugurer le terrain de volley-ball qui a été financé par l’association et qui se trouve au collège public de la ville de Golo Djigbé, en présence d’un panel de professeurs.

Quoi de mieux pour inaugurer un terrain de volley-ball que de faire… un match de volley-ball ? Une équipe locale contre une équipe de l’ISM de Lausanne par exemple !

Score final : trois sets à zéro pour les locaux, mais ce fut très serré. Tout autour, un public de jeunes qui, on l’espère, trouvera l’inspiration pour utiliser au mieux ce terrain et pourquoi pas, un jour, représenter le Bénin au niveau international ! Les MSF ont en tout cas pensé à les encourager en offrant aussi deux jeux de maillots à l’école publique.

Jeudi 26 Octobre : Jour 8

 

Les jours passent - très vite - dans l’école des Sainte-Marcellines de Golo Djigbé, et les 21 émissaires des Marcellines sans Frontières vaquent à leurs occupations avec entrain et motivation.

Avant toute chose, la journée débute après la cérémonie du drapeau par une intervention des MSF à la demande de sœur Monique sur le thème de l’écologie. Pour ce faire, l’ensemble des élèves de l’école écoute la légende du colibri, dont le message est le suivant : chacun doit faire sa part. « Si nos élèves pouvaient prendre conscience qu’il y a trop de plastiques par terre… » explique la sœur. On espère que le message est passé.

Puis tous les élèves s’éparpillent en vitesse et en ordre dans une classe.

Pour les MSF, les deux grands objectifs de la fin de la semaine sont la journée sportive qui aura lieu vendredi et la journée olympique programmée dimanche.  

Les poèmes sur le thème de l’olympisme sont prêts à être lus. La fresque avec le colibri et des extraits de la chanson de Zaz, ainsi qu’une citation de Gandhi, prend forme petit à petit.

À la mi-journée, une délégation des MSF va visiter l’atelier de couture Hope Design soutenu par l’association.

Parallèlement, dans murs de la bibliothèque financée par les MSF, une rencontre littéraire se déroule avec comme sujet de discussion : comment faire venir les jeunes des écoles alentours dans ce lieu dédié au savoir ? De nombreux écrivains ont joué le jeu, dont notamment Arsène, un slamer venu de Porto Novo. C’est aussi ça, une journée au Bénin : la variété des actualités.

Cette journée se termine par un match entre les représentants des MSF (et leur joker issue des meilleurs centres de formation brésiliens, sœur Monique) et les professeurs de l’ISM de Golo Djigbé. La partie, qui se déroule sous une chape de plomb, est engagée, physique et technique. Les deux équipes se rendent coup pour coup au niveau des buts devant un public d’écoliers en folie. Score final : 4-4. À la fin, tout le monde est content et se serre la main sportivement. L’esprit olympique, c’est tout les jours finalement. Plus vite, plus haut, plus fort, ensemble.

 

Mercredi 25 Octobre : Jour 7

 

Aujourd’hui, les Marcellines sans Frontières ont passé la journée entière en dehors de leur frontière béninoise, c’est-à-dire en dehors de l’enclave de l’école Saint-Marcelline de Golo Djigbé.

Départ tout d’abord vers la cité lacustre de Sô-Ava sur le lac Nokoué. Les 21 Marcellines sans Frontières, ainsi que sœur Monique et Ruth, embarquent sur des pirogues à moteur vers les maisons sur pilotis qui forment cette cité. L’objectif est d’y déposer des valises remplies de dons à des familles nécessiteuses. Ce faisant, ils découvrent tout un monde fait de silence(s), de pêcheurs, d’animaux comme ses chiens, des chèvres ou des poules, évoluant sur l’eau ou presque. Les habitants des six districts du lac vivent vraiment à un autre rythme.

L’après-midi est réservé à une visite très importante pour la délégation, celle des sœurs Salésiennes de Cotonou. Elles offrent un très bel accueil et expliquent leur mission : procurer une éducation ou un apprentissage à des élèves défavorisés, mais aussi les sauver des affres de la rue. À entendre les trois sœurs Salésiennes qui expliquent la situation, on sent que  cette mission est difficile.

Cela devient très concret quand la délégation entre dans l’immense marché bigarré de Dantokpa pour se rendre vers la Baraque SOS de celle qu’on appelle tata, soutenue par les sœurs Salésiennes : c’est là que de très jeunes filles, livrées à elles-mêmes ou quasiment, et qui vendent sur le marché, ont la possibilité de venir se ressourcer quelques minutes ou quelques heures. Elles parlent aux MSF de Lausanne de leur quotidien, loin des bancs de l’école et d’un foyer réconfortant. C’est un choc, celui du réel.

Les deux minibus de la délégation filent ensuite dans les rues chaotiques et grouillantes de vie de Cotonou, vers la Maison du Soleil et la Maison de l’Espérance.

Ces deux bâtiments situés côte à côte appartiennent aux sœurs Salésiennes. Elles y accueillent des jeunes filles-mères qui, pour des raisons diverses, sont à la rue, ainsi que leurs enfants. On leur offre un apprentissage dans la restauration, la boulangerie ou encore la couture, ou bien même juste un toit pour dormir. Leurs très jeunes enfants sont pris en charge, pendant le temps qu’elles apprennent, par une puéricultrice.

C’est un deuxième choc, doublé d’un sentiment légitime de révolte quand on sait que les sœurs ne reçoivent aucune aide gouvernementale. Quatre de ces jeunes filles sont à l’entrée, souriantes : elles expliquent qu’elles peuvent porter jusqu’à 40kg d’ananas ou de bananes sur la tête et déambuler toute la journée pour les vendre…

La délégation des Marcellines sans Frontières remet quatre valises remplies de cadeaux et de matériel aux sœurs Salésiennes. Cela peut paraître une goutte d’eau dans une étendue lacustre. Mais les sœurs accueillent ce don avec beaucoup de gratitude et nous apprennent en retour qu’il faut toujours garder l’espoir. Demain, leur école et leurs maisons rouvriront et elles seront là, à leur poste, pour agir, comme tous les jours. Elles accomplissement des petits miracles quotidiens au milieu d’un immense lac de malheurs, et c’est une grande leçon de vie pour tout le monde

 

Mardi 24 Octobre : Jour 6

 


Aujourd’hui, les Marcellines sans Frontières ont passé la journée entière en dehors de leur frontière béninoise, c’est-à-dire en dehors de l’enclave de l’école Saint-Marcelline de Golo Djigbé.

Départ tout d’abord vers la cité lacustre de Sô-Ava sur le lac Nokoué. Les 21 Marcellines sans Frontières, ainsi que sœur Monique et Ruth, embarquent sur des pirogues à moteur vers les maisons sur pilotis qui forment cette cité. L’objectif est d’y déposer des valises remplies de dons à des familles nécessiteuses. Ce faisant, ils découvrent tout un monde fait de silence(s), de pêcheurs, d’animaux comme ses chiens, des chèvres ou des poules, évoluant sur l’eau ou presque. Les habitants des six districts du lac vivent vraiment à un autre rythme.

L’après-midi est réservé à une visite très importante pour la délégation, celle des sœurs Salésiennes de Cotonou. Elles offrent un très bel accueil et expliquent leur mission : procurer une éducation ou un apprentissage à des élèves défavorisés, mais aussi les sauver des affres de la rue. À entendre les trois sœurs Salésiennes qui expliquent la situation, on sent que  cette mission est difficile.

Cela devient très concret quand la délégation entre dans l’immense marché bigarré de Dantokpa pour se rendre vers la Baraque SOS de celle qu’on appelle tata, soutenue par les sœurs Salésiennes : c’est là que de très jeunes filles, livrées à elles-mêmes ou quasiment, et qui vendent sur le marché, ont la possibilité de venir se ressourcer quelques minutes ou quelques heures. Elles parlent aux MSF de Lausanne de leur quotidien, loin des bancs de l’école et d’un foyer réconfortant. C’est un choc, celui du réel.

Les deux minibus de la délégation filent ensuite dans les rues chaotiques et grouillantes de vie de Cotonou, vers la Maison du Soleil et la Maison de l’Espérance.

Ces deux bâtiments situés côte à côte appartiennent aux sœurs Salésiennes. Elles y accueillent des jeunes filles-mères qui, pour des raisons diverses, sont à la rue, ainsi que leurs enfants. On leur offre un apprentissage dans la restauration, la boulangerie ou encore la couture, ou bien même juste un toit pour dormir. Leurs très jeunes enfants sont pris en charge, pendant le temps qu’elles apprennent, par une puéricultrice.

C’est un deuxième choc, doublé d’un sentiment légitime de révolte quand on sait que les sœurs ne reçoivent aucune aide gouvernementale. Quatre de ces jeunes filles sont à l’entrée, souriantes : elles expliquent qu’elles peuvent porter jusqu’à 40kg d’ananas ou de bananes sur la tête et déambuler toute la journée pour les vendre…

La délégation des Marcellines sans Frontières remet quatre valises remplies de cadeaux et de matériel aux sœurs Salésiennes. Cela peut paraître une goutte d’eau dans une étendue lacustre. Mais les sœurs accueillent ce don avec beaucoup de gratitude et nous apprennent en retour qu’il faut toujours garder l’espoir. Demain, leur école et leurs maisons rouvriront et elles seront là, à leur poste, pour agir, comme tous les jours. Elles accomplissement des petits miracles quotidiens au milieu d’un immense lac de malheurs, et c’est une grande leçon de vie pour tout le monde

Lundi 23 Octobre : Jour 5

 

C’est une nouvelle semaine qui commence à l’institut Sainte-Marcelline de Golo Djigbé. Dans la nuit, un orage mémorable a réveillé la région entière. Mais au matin, tout est en ordre : les ateliers initiés en fin de semaine dernière peuvent reprendre.

Chico termine les « caisses à savon » qui donneront bientôt lieu à des courses mémorables. Les médailles qui seront décernées aux élèves à l’issue de la journée olympique sont presque prêtes. L’écriture de poésies sur le thème des valeurs de l’olympisme bat son plein, certaines œuvres livrées par les CM2 sont incroyables de justesse. Les ateliers danse et body-percussion sont quasiment au point.

Dans l’après-midi, une délégation des Marcellines sans Frontières sort de l’enceinte de l’établissement pour se rendre à pied à l’école primaire publique. Dans certaines classes, plus de cent élèves écoutent leur maîtresse qui porte son bébé sur son dos. C’est ça aussi, la réalité du Bénin.

Un petit groupe d’une dizaine d’élèves de la classe de CM2 suit un quatuor des MSF jusqu’à la bibliothèque ouverte par l’association. Ils vont découvrir le fonctionnement de ce lieu de savoir, ouvrir des livres, lire des poèmes et jouer à des jeux de société. Le reste de la classe est resté dans ses murs pour travailler sur des acrostiches sur le thème des valeurs de l’olympisme avec le poète Aboubacar et des encadrants des MSF.

La dernière partie de la journée est consacrée à la visite de la maternité voisine. Sous l’égide d’Estelle, c’est toute la délégation réunie des Marcellines sans Frontières qui vient faire don de matériel médical pour améliorer la prise en charge des nouveaux-nés. Puis la directrice et la responsable médicale présentent l’établissement et répondent aux questions qui fusent.

Clap de fin sur cette journée riche en actions et en émotions. Dehors, la chaleur est « moins » étouffante. On entend les grillons tout près, des grenouilles au loin et le bruit d’une circulation qui semble ne jamais s’arrêter. Demain, tout recommence.

Dimanche 22 Octobre : Jour 4

 

C’est dimanche aujourd’hui. Nos 21 MSF sont en relâche pour le week-end, mais au Bénin, impossible de rester immobile : ils reprennent d’ailleurs la route de bon matin, direction Ouidah.

Ouidah, un peu à l’Ouest de Cotonou, est sur une route, celle que l’on rencontre quand on suit les chemins de l’Histoire : la route des esclaves.

Rendez-vous avec Hippolyte sur la place où les captifs venus de la capitale du Dahomey, Abomay, arrivaient après une marche à pied de 120km. Là, ils étaient vendus à des acheteurs venus d’Europe. Ils étaient marqués au fer rouge et conduits près du littoral où on les embarquait sur des navires négriers.

Hippolyte connaît tous les détails de cette histoire, qu’il a apprise oralement et qu’il transmet comme un « trésor » universel. Il raconte que des personnes venues des Antilles ou des États-Unis font le voyage jusqu’à Ouidah pour connaître le passé de leurs ancêtres. Après plus d’une heure de visite, il nous dépose devant la Porte du non retour, un moment impressionnant qui ouvre sur l’Atlantique un passage jamais refermé.

La journée continue à Cotonou, la tentaculaire capitale qui déborde de l’énergie de ses habitants. Les 21 MSF viennent y admirer la statue de l’Agojé (l’Amazone) haute de 30m qui impose autant par l’aspect esthétique que symbolique et technique. Au bout de la route, c’est encore l’océan : c’est là que les 21 MSF se rendent pour tremper leurs pieds. Impossible de rester immobile face aux rouleaux de l’Atlantique.

Samedi 21 Octobre : Jour 3


Nous avons laissé nos 21 MSF vendredi soir, fatigués mais ravis par les deux premiers jours au milieu des élèves de l’école Sainte-Marcelline de Golo Djigbé. Après une bonne nuit de sommeil augmentée de quelques dizaines de minutes bienvenues, les voilà prêts à prendre la route vers Abomey, plus au Nord.

Prendre la route, c’est une expression souvent utilisée au sens figuré. Aujourd’hui, l’expérience est bien réelle : il n’y a qu’une route, elle est rectiligne ou quasiment, bordée de petites échoppes où l’on vend de tout (des bananes, de la papaye, de l’essence, du charbon…) et de maisons plus ou moins en bon état, jonchée de nids de poules et de dos d’âne. Seuls de véritables experts comme les conducteurs Achille et Eustache peuvent la dompter.

Abomey est une ville mythique au Bénin, l’ancienne capitale du royaume du Dahomey. Pour les élèves et leurs accompagnateurs, ce sont alors des histoires de palais, de grand places, de conquêtes et d’Amazones qui surgissent des hauts murs et de la terre rouge de la ville. Des histoires qui remontent au XVIIème siècle, d’abord racontées oralement, puis mises par écrit progressivement un siècle plus tard.

Par exemple, lorsqu’au début du XVIIIème siècle, la reine Tassin Hangbè hérite du pouvoir sur le Dahomey, elle s’entoure d’une garde rapprochée constituée exclusivement de femmes, qui deviendra par la suite une véritable armée : les Agodjé - celles qu’on appelle improprement les Amazones. Son successeur Agadja garda les Agodjé autour de lui pour le protéger et permettre au royaume du Dahomey de continuer de grandir.

Aujourd’hui à Abomey, il reste une quinzaine de grands palais, ou plutôt des ensembles palatiaux constituées de plusieurs entrées successives et de grands bâtiments. Il reste des bas-reliefs et de grands arbres autour desquels des esclaves tournaient (7 fois pour les hommes, 9 fois pour les femmes) avant de prendre la route du non-retour.

Aujourd’hui, les historiens et les archéologues locaux cherchent et fouillent. Un musée ouvrira en 2026, qui regroupera des œuvres d’art restituées par la France par exemple, et des objets trouvés sur place qui sont pour l’instant préservés comme des trésors.

Mais l’heure tourne dans ces lieux hors du temps. Il faut se « dépêcher » de prendre la route du retour avant la nuit. Le marché artisanal mérite pourtant bien quelques minutes de shopping, avec ses bijoux et ses tissages, tout comme l’usine d’ananas. Il faut aussi prendre quelques minutes pour la partie de football improvisée dans la rue avec des enfants du quartier. L’heure tourne et de fait, la nuit arrive…

En plus de la nuit, c’est aussi un gros orage qui s’abat sur les minibus des 21 MSF et de leurs conducteurs, un orage tropical qui restera mémorable pour tous les passagers du radeau à moteur qui file vers le Sud.

La route tempétueuse dans les dédales de l’Histoire continuera demain. Pour l’instant, tout le monde est rentré à bon port… C’est l’heure de reprendre des forces.

Vendredi 20 Octobre : Jour 2

 

Tout commence à se mettre en place à un rythme presque habituel désormais : les ateliers, les activités, les rencontres…

Les élèves de l’école de Gojo Djigbé ne se font pas prier pour suivre ce rythme. Ce sont de véritables moments de partage, d’enthousiasme et de découvertes mutuelles que tout le monde peut vivre.

Les professeurs de l’école ne sont pas en reste. Le week-end a déjà commencé pour eux, mais ils acceptent l’invitation des 21 MSF de venir partager un moment en fin de journée avec eux. Au programme, des parties de  jeux de société durant lesquelles tout le monde joue et rit de bon cœur.

Petit moment hors du temps : le poète Abubacar vient d’arriver. Il intervient dans les écoles, les collèges et les lycées de la région, ainsi qu’à l’université. Il est là pour dire d’accord à un projet d’écriture commun entre Cécile et Estelle, les enseignantes de CM2 en France et en Suisse, et Migan, l’enseignant de la classe de CM2 de Gojo Djigbé. Au bout de ce projet, il y aura un recueil de poèmes écrits par des élèves de trois pays sur le thème des valeurs de l’olympisme, et illustré par un dessinateur béninois.

Les rencontres, les jeux, les livres :  une petite leçon de choses à l’école. Mais le week-end a déjà commencé et il va falloir s’adapter à un nouveau rythme et de nouvelles découvertes…

Jeudi 19 Octobre : Jour 1

 

La délégation des Marcellines sans Frontières se réveille au son de la rumeur des enfants qui accourent à l’école. Quelle heure est-il ? Suffisamment tôt pour s’activer au rythme de Gojo Djigbo.

Après le petit-déjeuner, les 21 MSF se dirigent vers la cour intérieure. Tous les écoliers, de la maternelle au collège, font face aux élèves de terminale de l’ISM et aux adultes qui les accompagnent. C’est le moment de la levée du drapeau.

Passé ce moment solennel et très chaleureux, la délégation des MSF s’organise pour mettre en place les premières activités : cours d’EPS, atelier théâtre et atelier danse, préparation de la journée olympique (confection de médailles en bois et de caisses à savon). L’emploi du temps se déroule sans temps mort ou presque.

Les élèves de l’école béninoise s’activent autour des 21 MSF, curieux et heureux de recevoir ces invités exceptionnels. Quelle énergie ils ont à transmettre !

Au-delà des murs de l’école s’étale le village de Gojo Djibé. L’après-midi est déjà bien entamé quand les 21 MSF prennent le chemin de la piste pour aller saluer le chef du village : encore un moment très solennel dans cette première journée.

Puis direction l’école publique pour aller constater l’état d’avancement du terrain de volley-ball financé par la soirée béninoise du 13 octobre dernier. C’est Franc, le charismatique professeur d’EPS qui fait l’accueil. Le terrain sera prêt dans quelques jours et l’inauguration pourra se faire avant la fin du séjour.

La nuit commence à tomber sur le Bénin : il faut rentrer. Certains enfourchent une zem, d’autres rentrent à pied par la piste. La soirée va passer bien vite. Demain est un autre jour…

Mercredi 18 Octobre : Départ de l'édition 2023

 

Cette année, une délégation de 21 personnes participe au séjour au Bénin pour le compte de l’association des Marcellines sans Frontières. Le grand départ avait lieu mercredi 18 octobre et le point de rendez-vous était l’aéroport de Genève.

Un tel séjour ne s’improvise pas. Après plusieurs réunions et un week-end d’intégration dans le Doubs à Mignovillard, la délégation des MSF étaient enfin prête, affublée de ses trois valises par personne, remplies de livres, de vêtements ou encore de matériel de sport…

La première étape, et non des moindres, c’est toujours l’enregistrement des bagages. Il s’agit d’une étape en deux temps puisqu’il faut aussi récupérer la précieuse cargaison à l’autre bout du trajet, c’est-à-dire à l’aéroport international de Cotonou. Cette année, mis à part deux grosses valises arrivées avec un jour de retard, tout s’est finalement bien passé. Idem pour le voyage avec une correspondance à Roissy-Charles de Gaulle. C’est vrai qu’il a fallu accélérer le pas quelques fois pour bien assurer la seule correspondance du voyage, mais tout le monde - et heureusement - a pu embarquer en temps et en heure dans le vol Paris-Cotonou.

Première impression de sortie de l’avion : la chaleur entoure tout le monde d’un seul coup. La chaleur du climat équatorial tout d’abord. La chaleur de l’accueil alors qu’il est pourtant très tard. Une délégation des Marcellines de Gojo Djigbé est en effet sur place. Les 21 MSF les aident à placer les valises sur le toit des deux minibus, direction le nord de Cotonou et l’école dans laquelle tout le monde va bientôt pouvoir dormir.

Mais avant cette ultime étape d’une journée déjà bien remplie, il faut encore filer dans la nuit béninoise entre les camions et les zems (les motos) pour quelques dizaines de kilomètres encore.

La nuit a déjà enveloppé le pays alors que la délégation arrive à l’école Saint-Marcelline de Gojo. Un bon repas les attend (merci Serge, le cuisinier aux recettes magiques). Puis c’est l’heure d’aller dormir. Demain est forcément un autre jour…


Dimanche 30 Octobre : messe, dernier déjeuner à l'école et aux-revoir.

Les affaires sont prêtes, il est temps de rentrer, la tête pleine de souvenirs à partager en famille et à l'ISM.
Chaque membre de cette team 2022 va revenir touché et changé après plus de 10j de moments partagés au combien intenses.
RDV le vendredi 25 Novembre pour la soirée de retour!

Samedi 29 Octobre : découverte de la cité lacustre de Sô-Ava- Ganvié, la Venise de l'Afrique !

Située à environ 16km de l'aéroport international de Cotonou, la commune de Sô-Ava est limitée au Nord par les Communes de Zè, Dangbo et Adjohoun, au Sud par la commune de Cotonou, à l’Est par la commune lacustre des Aguégués et à l’Ouest par la commune d’Abomey-Calavi.
Les origines de son peuplement remontent à la période précoloniale. Fuyant les guerres intertribales et les razzias esclavagistes des royaumes d'Abomey et d'Oyo au XVIIè siècle, les Toffinous qui en sont les premiers habitants, se seraient installés dans un premier temps sur le plateau d'Allada avant de rejoindre plus tard le bassin versant des plateaux de l'Ouémé dont les eaux sont drainées vers le lac Nokoué.

Vendredi 28 Octobre: dernière journée de partage avec les élèves de l'école Sainte Marcelline. Animations sportives et cross!

Jeudi 27 Octobre: poursuite des ateliers au sein de l'école : en classe + peinture d'une fresque sur le mur du potager. L'après-midi visite de la maternité, visite au cours de laquelle nous avons pu discuter avec le médecin sur les conditions d'accouchement sur place.  

Mercredi 26 Octobre : Visite aux Soeurs Salésiennes de Cotonou en charge notamment de la Baraque SOS. Implantée au cœur du marché Dantokpa, "cette baraque" (simple container) offre aux jeunes filles vendeuses un lieu de repos, la possibilité d’avoir une personne amie et de demander de l’aide en cas de besoin. Elles y trouvent un climat de joie grâce aux activités ludiques et récréatives tel que le bricolage, la couture, les jeux... Ce canal facilite aussi la proximité avec la population du marché pour la sensibiliser contre la maltraitance et les différentes typologies de violences faites à ces enfants et les lois qui les répriment.

Mardi 25 Octobre: ateliers littéraires et rencontres à la bibliothèque du village + remise des gourdes aux enfants de l'école publique.

Le soir, défilé de mode ; nos élèves essaient les tenues qu'ils ont eux-mêmes choisies quelques jours plus tôt.

Lundi 24 Octobre : reprise des activités à l'école et auprès des enfants du village

Dimanche 23 Octobre

Un nouveau jour et une nouvelle aventure qui commence. Accompagnés de nos fidèles chauffeurs Achille et Bashir, nous prenons la route pour Ouidah. Cette ville emblématique est principalement connue pour 3 choses, le temple des pythons, la forêt sacrée et bien sûr la route des esclaves. Présentations faites avec Emmanuel, notre guide, il nous fait d'abord découvrir le temple des pythons, divinité vaudou de Ouidah. Cette visite permet à la plupart d'entre nous de dépasser sa peur en portant les pythons, à travers des cris de peur et de joie. Cela nous laissera de magnifiques souvenirs.
Emmanuel, initié à la culture vaudou, nous emmène ensuite découvrir la forêt sacrée, dans laquelle les nombreuses statues de divinité nous en apprennent beaucoup sur cette culture pleine d'histoire et de mystères. Cette visite nous permet de mieux comprendre la culture vaudou, encore très présente dans la culture béninois
e. Suivant les 7 étapes de la route des esclaves, le chemin commence sur la place où leur supplice débuta. La place du marché, où les esclaves donnés par le roi du Dahomey (Bénin) étaient troqués contre des objets, puis marqués au fer rouge. Afin d'oublier leur passé, les esclaves devaient réaliser plusieurs tours autour de « l'arbre de l'oubli » puis étaient stockés comme des bêtes dans un entrepôts. Au bout d'un à trois mois, les malades et les morts (qui n'avaient pas survécu au stockage) étaient jetés dans une fausse proche de l'entrepôt. Pour les autres étaient d'abord menés vers « l'arbre du retour des esprits » puis conduits enchainés les uns aux autres jusqu'à la porte du non retour de Ouidah (il en existe plusieurs sur toute la côte africaine, mais celle ci reste l'une des plus importante.

Après cette visite culturelle, sous un soleil de plomb, une pause fraicheur s'impose, suivie d'une course effrénée jusqu'aux immenses rouleaux de l'Atlantique. trempage des pieds pour certains, un peu plus pour d'autres, en bref cette baignade clôtura cette journée mémorable.


 


 

 


 


 




 

 

Samedi 22 Octobre : l'école est fermée pour le week-end. Nos élèves en profitent pour faire un peu de tourisme. Au programme, la visite d'Abomey avec son palais des rois. Et en soirée, un atelier "haute couture"; une couturière locale vient prendre les commandes et les mensurations de chacun pour les parer des plus belles tenues béninoises. 

Vendredi 21 Octobre  Jeanne, Julia, Tarek, Quentin, Isa, et Nadège ont accompagné Soeur Monique à sa visite mensuelle d’un groupe de jeunes et de futures Mamans en situation de précarité.
Ces jeunes femmes se rencontrent une fois par mois et échangent avec Soeur Monique (Médecin) sur des sujets de sensibilisation et de santé.

A notre arrivée nous avons fait la prière ensemble.  Pendant que Soeur Monique échangeait avec les mamans et la déléguée, nous nous sommes installés sur quelques tapis avec les enfants.  Après quelques pleurs (et oui nous surprenons avec notre peau blanche!), Julia et Jeanne ont bien pouponné, et le reste de l’équipe en a profité pour lire quelques petites histoires et observer les images avec ce groupe de jeunes enfants d’un âge compris entre 1 et 5 ans.  Ils ne parlaient pas français mais comprenaient plus ou moins ce que l’on disait.
Nous avons clôturé par quelques chants et danses locales que les mamans nous ont apprises, bravo à Tarek, Julia, Jeanne  pour cette initiation réussie!
Sur notre retour, nous nous sommes arrêtés pour rendre visite à une famille qui vit dans des conditions très précaires.  Leur habitat se résume à un abri bâché. Néanmoins ils avaient développé un jardin potager très diversifié pour subvenir à leurs besoins
Ce fut une expérience fort enrichissante de vivre ces moments directement avec les plus démunis, qui gardent malgré tout la joie de chanter et de sourire. 
 Soeur Monique, Isabelle et Jeanne sont allées voir des femmes et leurs enfants malades accompagnées de Claire, une jeune interprète. Régulièrement Soeur Monique et Claire visitent ces enfants victimes de malnutrition, de la gale, de manque de vitamine. Puis, de retour à l école Soeur Monique prend les médicaments nécessaires et les donne à Claire qui les redistribue. Ces deux femmes font un travail incroyable pour les jeunes enfants et les mamans enceintes non seulement au niveau médical, mais aussi en les accompagnant, en les rassurant…
Merci à elles de nous avoir permis de les accompagner car c est en allant dans les familles que nous nous rendons réellement compte de la situation. Enfin, nous sommes rentrés à l école sur fond de « les blancs, bonsoir ! » et de beaux sourires sur les visages.

 



 

Jeudi 20 Octobre : les élèves de l'ISM Lausanne découvrent les locaux de l'ISM de Glo Yékon, ses élèves, ses enseignants et son jardin bio !  Une journée riche en découvertes et en premières émotions.

Mercredi 19 Octobre : RDV à l'aéroport de Genève à 7h30 pour 15 élèves, 6 accompagnants, Soeur Laura et Soeur Wanda! Arrivée à Cotonou vers 21h30, après une escale à Paris.

3 ans après le voyage d'octobre 2019, une nouvelle équipe de l'IMS Lausanne se prépare à partir à l'ISM de Glo Yékon au Bénin!

Journée du 25 octobre :

 

Notre voyage touche a sa fin. Le grand moment de la journée sportive est arrivé !

12 équipes, 10 épreuves : chaque élevé suisse est capitaine d'une équipe qui porte le nom d'un pays africain et chaque encadrant est juge d'une activité ( chamboule tout, tir a la corde, relais, basket..)

Malgré la chaleur les enfants sont surmotivés. 

L’équipe du Nigeria remporte la compétition  avec notamment un record de 53 paniers de basket, marques en 4 minutes. S'en suit le cross solidarité avec les élèves lausannois qui ont couru pour récolter des fonds au mois d'avril : toutes les classes participent, y compris les petits de maternelle.

 

Suite a leur défaite vendredi dernier, les professeurs béninois ont insiste pour disputer un match de foot contre la team lausannoise  : résultat 1/1 pour se quitter en bons amis.

 

Nous enchaînons avec le spectacle de la troupe Orphée : Tam-tams, danses traditionnelles béninoises; acrobaties et tous de magie émerveillent tout au long de la prestation. les membres de la troupe ont également travaille quelques scènes  du Petit Prince avec des élèves de l'école, qui ont été interprétées lors du spectacle. A l'issue de la représentation, il est l'heure de faire nos adieux aux élèves. Beaucoup d'entre nous transmettent de petits mots et des lettres d'adieux. Ce moment est très émouvant pour nous tous : toute bonne chose a une fin, mais un petit bout de notre cœur reste ici avec eux pour toujours. Nous ne sommes pas prêts de les oublier.

 

En fin d'après midi, la persévérance et l'ambition d'Estelle portent leur fruit : nous avons inaugure la bibliothèque publique du village. Le chef d'arrondissement  a prononce un discours d'ouverture et de remerciements. Dorénavant, la bibliothèque et les livres qu'elle contient sera accessible à tous, petits et grands, pour un moment de détente ou d'apprentissage. c'est également l'occasion pour nous de distribuer des cadeaux a des orphelins de la région : le moment est très émouvant et impressionnant...

 

De retour à l'école, nous passons notre dernière soirée tous ensemble et profitons des derniers instants.


Journee du 24 octobre

 

La journée commence sur une note festive : aujourd'hui notre Damian fête son anniversaire.

Le petit déjeuner se fait dans la joie et dans la bonne humeur malgré un peu notre fatigue.

Nous nous répartissons ensuite dans les différents pôles. Certains d'entre nous passent dans les classes du colege pour montrer la vidéo réalisée par les élèves lausannois. En retour, les collégiens font preuve d'un grand intérêt et posent des questions très diverses : climat européen, politique suisse, habitudes alimentaires...

 

Le pole art s'est attelé à la confection de lapins en feutrine avec les élèves du CM2. Enfin, le pole sport s'est occupé des classes de 5ème, 4ème et 3ème. Au programme : initiation au handball, foot et basket.

 

L’après midi a été bien chargée. les scientifiques ont animé une expérience consistant à faire décoller des fusées confectionnées par les élèves béninois avec des bouteilles en plastique. L’activité a eu un énorme succès !

 

Pendant ce temps là, certains d'entre nous ont commencé l'aménagement de la bibliothèque du village : tri et couverture des livres, peinture...

 

Nous profitons également de l’après midi pour distribuer aux professeurs  de l’école des sacs remplis de dons ramenés de Suisse ( vêtements, livres, produits d’hygiène...).

 

La journée s'achève par un figer food, dîner préparé par notre chef Serge et Soeur Rocio : mini pizzas, pop corn, bananes frites, jus de fruits maison... Damian a même eu droit à 3 délicieux gâteaux  et ses 17 bougies. La soirée se poursuit au rythme de la musique. Nous sommes rejoints par les internes, qui nous offrent un magnifique spectacle de chant et de danse. en retour nous leur chantons quelques chansons françaises, accompagnés a la guitare que Damian a généreusement offert aux internes. En souvenir de cette grande aventure béninoise. Estelle a fait confectionner par Florence notre couturière, une chemise en wax pour Damian aux couleurs vives et chaudes.

 

 

Une journée forte en émotions !

Une fois terminés, les ateliers de matinée et le déjeuner rapidement avalé, nous sommes partis à 12h30 à Cotonou.

1ère étape chez les sœurs salésiennes qui ont pour mission  de combattre la violence sur mineurs, de les scolariser et de réinsérer les enfants des rues. Installées à Cotonou depuis 1992, elles offrent une scolarisation niveau primaire aux enfants de 5 à 17 ans n'ayant jamais été à l'école auparavant.

Toujours dans le souci d'aider les plus démunis, les sœurs salésiennes vont au cœur de la misère sur l'immense marché de Cotonou où les enfants sont exploités et parfois même abusés. Nous les avons rencontrés vers 16 h à la "Baraque SOS", littéral container transformé en cellule d'accueil, de repos, de joie pour ces jeunes filles du marché. Nous avons écouté avec une forte émotion le récit de l’assistante sociale, relatant les parcours douloureux de ces mineurs. Envoyées à Cotonou par leurs familles qui les confient à un tuteur dans l'espoir d'une scolarisation, la réalité se montre radicalement opposée.

Les impressions surmontées, nous avons partagé avec ces jeunes des moments de danse et de jeux.

L'ultime étape de ce parcours : l'achat de savons et de crèmes produits par des jeunes filles sauvées du marché par les sœurs. " La Maison de l’Espérance" offre différents cours professionnels aux filles, leur permettant ainsi de faire un pas vers un avenir moins sombre.

 

Soucieux de vous rapporter de jolis souvenirs, nous avons fait quelques emplette au marché artisanal ( rien à voir avec le marché de Cotonou).

 

Nul doute que cette journée laissera chez chacun d'entre nous une empreinte indélébile .



Journée du 22 octobre

 

Le réveil semble plus difficile pour toute la team : au programme, ce matin, animation de chaque pôle. Chaque groupe prend en charge une classe de primaire ou de maternelle, le collège étant toujours en composition.

Au pôle art , nous sommes d'abord allés en classe de CM2 ou nous avons fait un atelier couture, vu que la couture est au programme de leur examen de fin d'année. Ils ont cousu des lapins en feutrine. Après ça, nous avons continué la fresque des poissons et enfin fini avec un atelier coloriage et collage de moutons avec de la laine avec des classes de maternelles.

Au pôle sport, nous accueillons l'une après l'autre les 2 classes de CP pour découvrir les parachutes et s'essayer sur des petits parcours de motricité.

Au pôle sciences et langues,  nous avons initié les CE1 aux coloriages magiques, puis raconté une histoire aux maternelles et peint nos maquettes de planètes avec les CM2.

Avant la pause de midi, nous nous sommes réunis au gymnase avec tous les enfants pour remettre à l'école tout le nouveau matériel de sport que l'association MSF Lausanne a financé. Le bon repas de notre cuisinier Serge et une petite sieste nécessaire nous permet de recharger les batteries et de repartir aussi motivé auprès des enfants. 

L’après midi commence par 2h d’activités sur nos différents sites de travail.

 

Nous poursuivons notre aventure avec ferveur : quelques nouvelles péripéties en vue, avec les horaires régulièrement repoussés, quiproquos avec nos chauffeurs.. à moto. En effet nous sommes allés visiter la maternité et le centre de soin de Golo Djigbé et nous nous y sommes rendus à moto. Nous étions un par moto plus le chauffeur et au moment de nous engager sur la route, nous formons une file indienne de duos de motos.

Nous avons apporté du matériel médical et échangé avec avec les différents responsables des centres sur leurs conditions de travail.

 

Après cela nous avons salué le chef d'arrondissement qui s'est empressé  de solliciter notre aide pour apporter une contribution à la construction  d'un centre culturel.

 

Retour tout aussi épique à moto, puis repos avec douches, jeux, réunion de préparation et dîner. 

La soirée se poursuit dans le noir par une nouvelle coupure d’électricité, ce qui ne nous empêche pas de partager un moment sympathique, des jeux et des chandelles.

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Aujourd'hui, lundi 21 octobre, reprise des activités auprès des enfants. Journée intense et riche en émotion malgré un temps mitigé et un week-end bien rempli.

Le pôle sciences et langue à débuté la journée avec les 2 classes de CP qui ont été très réceptifs aux mots de vocabulaire en anglais et passionné par les coloriages magiques qu'ils ont découvert ainsi que par les crayons de couleurs qu'ils n'ont pas l'habitude d'utiliser. La fin de matinee s'est passée auprès de 2 classes de maternelle avec la récitation d'un conte raconté en français et traduit en langue fon par les maîtresses. 

L'après midi a été consacré à la présentation de Lausanne et l'ISM qui a suscité beaucoup de questions. 

Le pôle sport a commencer par animer 2 activités avec les CE1 et CE2 : un parcours du combattant et des jeux ( l'épervier et la balle brûlante). Ce fut très éprouvant à cause du soleil qui s'est mis à briller intensément. 

L'après midi a été consacré aux maternelles en utilisant le parachute : une toile qui les a fait rire.

Le pôle art a bien avancé sur la fresque du gymnase : des poissons dont le corps est en vieux CDs peints par différents groupes d'élèves de tout le primaire.

Pour une fois nous avons aimé notre lundi !! 



Journée du 20 octobre 

 

Nous sommes allés à Ouidah, lieu d'où partaient les esclaves du 16e au 19e siècle.

Tout d'abord, nous avons visité le Fort portugais qui abrite le musée de l'esclavage. Nous avons découvert l'implication des pays occidentaux comme le Portugal, la France, l'Angleterre ou même le Danemark dans le commerce triangulaire. Le guide nous a aussi parlé du rôle du roide Dahomey dans la vente de prisonniers de guerre comme esclaves du 16e au 18e siècle.

Ensuite nous nous sommes rendus au temple des Pythons situé en face de la basilique.

Nous avons ainsi découvert un lieu Vodoun voué au culte des pythons sacrés. Nous avons pu les toucher et les porter autour de notre cou, sensation excitante et terrifiante à la fois !

Sous une pluie torrentielle, nous avons suivi la route des esclaves ponctuée d'arrêts relatant chaque étape du parcours des esclaves :

  •  Place des enchères où les esclaves étaient vendu et marqués au fer rouge du nom du propriétaire.
  • Arbre de l'oubli autour duquel devaient tourner 7 fois les esclaves pour signifier leur perte d'identité
  • Village où ils étaient entreposés en attendant les bateaux.
  • L'arbre du retour qui signifiait aux esclaves qu'à leur mort, leur esprit reviendrait, lui, au pays.
  • fosse commune où étaient jetés les malades qui ne supportaient pas le voyage.
  • Et enfin la porte de non retour sur la mer.
 Grâce à notre excellent guide Hyppolite, nous avons pu nous rendre compte de la souffrance et de la sauvagerie  de cette traite négriére.
De retour à l'école, nous sommes allés à la messe du village. Elle fut très animée et différente de celles auxquelles on peut assister en Europe avec une grande diversité d'âges, la récitation d'un chapelet avant la célébration.
ce fut donc une journée riche en émotions et en découvertes


 

Cette journée du 19 octobre a commencé sur une note réjouissante en vue de notre 1ère expédition dans les terres béninoises.

L'aventure a débuté par un trajet de 2h30 en minibus.

Certains ont profité du paysage, le nez collé à la vitre alors que d'autres en ont profité pour récupérer quelques précieuses minutes de sommeil.

 

Notre première escale a eu lieu dans l'Église catholique de l'Immaculée Conception, où nous avons été accueillis par quelques zébus. L'intérieur de l'édifice nous a marqué par ses couleurs vives autant dans les fresques qui le décorent que dans les vêtements des croyants (tissus souvent décorés de motifs religieux), venus prier.

 

Nous avons ensuite poursuivi notre périple jusqu'à Abomey pour y visiter les palais des rois de Dahomey (Danxomè, patrimoine mondial de l'Unesco), mais avant cela pour apprécier d'autant mieux la visite, nous avons pique-niqué à l'ombre d'un arbre au milieu du village.

Nous avons eu la chance d'être ensuite accompagné par une guide, très pertinente, pour la visite des palais. Bien que ce soit des lieux réservés aux rois, nous avons été surpris par la sobriété des constructions, qui étaient principalement faits de terre et de paille, remplacée par la suite par de la tôle. Pour les rois de Dahomey, la richesse se trouve ailleurs : le sang des ennemis, l'eau salée et la terre. Ces trois éléments constituaient la base des matériaux de construction des tombeaux. Nous avons également profité de découvrir les petits stands d'artisanat attenant aux palais.

 

Avant de repartir pour l'école, nous avons profité de faire une halte dans un atelier de séchage et de mise en bouteille de fruits tropicaux (mangue, banane , ananas...). Tout le processus nous a été expliqué (lavage, découpe, séchage, mise en emballage). 

 

En bref, la journée fut très diversifiée et constructive. Nous en revenons bien fatigués mais impatients pour la suite !



Vendredi 18 octobre 

 

Aujourd'hui, 1ère journée dédiée aux enfants avec nos différents pôles, de classe en classe.

 

Avec le pôle art, les élèves ont appris à confectionner des scoubidous, avec un peu de difficultés, mais cela nous a quand même apporté de beaux échanges. Dans l'après-midi ils ont crée de petits avions à partir de pinces à linges, sur le thème du Petit Prince.

Chaque enfants a pu décoré son avion comme il le souhaitait : prénoms, cœurs, étoiles...

 

Le pôle sciences s'est occupé des classes du collège, le matin 3ème, 4ème, 6ème et dans l'après-midi la 5ème avec une introduction sur le thème de " l'espace " par le biais de vidéos ludiques, notre célèbre " C'est pas sorcier ", Fred et Jamy ont traversé les frontières avec succès. A chaque fin de présentation, des questions ont été posées par les élèves avec grand intérêt. 

 

Le pôle sport quant à lui s'est occupé des classes de 6ème le matin et CM2 l'après-midi. Les activités ont été les suivantes : la balle au prisonnier, une séance de foot, grimpe à la corde, saut en longueur et gymnastique.

 

Nous avons terminé la journée par un match de foot entre les professeurs de l'école et notre team, dans la joie et dans la bonne humeur : nous gagnons ce match 4 à 2 !! Doublé de Waël, un but de Matthias et de Jean- Claude. Une belle défense composée d'Olivia et France et un très grand gardien Damian !!

 

La soirée s'achève par un tour de table très émouvant : chacun évoque ses premières impressions. Ce qui ressort surtout c'est le choc de la visite au village et l'accueil extrêmement chaleureux des enfants !

 

 


Jeudi 17 Octobre 

 

Lever à 7h au son de la cloche du village et des premiers cris d'enfants entrant dans l'école.

Après un bon petit déjeuner, premiers contacts avec les petits de la maternelle. Très vite une complicité, les sourires et une avalanches de photos prennent le dessus.

A 10h, nous avons rendez-vous avec maître Gilles, guide et responsable de la pastorale de l'école.

Sous un soleil et une humidité intenses, nous arpentons les rues du village et nous partons à la rencontre du chef de Golo Djigbe. Sur le chemin, nous nous interrogeons sur de curieuses représentations "vaudou" et les réponses de maître Gilles sur leurs rituels ne sont pas très rassurantes, Mieux vaut rester chez les sœurs Marcellines le soir !

 

Au retour, nous nous arrêtons à l'école publique du village et découvrons des dizaines d'adorables frimousses dans chaque classe du primaire ( 112 élèves en CP/CE1 pour une seule maîtresse !!).

Très accueillants, ils nous laissent une petite place sur leurs bancs, et nous montrent fièrement leurs cahiers si biens tenus.

Cette 1ère visite avec les enfants béninois ne laisse personne indifférent.

 

Requinqués par un bon déjeuner, nous nous rendons à 14h dans la cour principale de l'école Marcelline pour la montée du drapeau béninois et la cérémonie d'accueil.

Tous les élèves sont rassemblés pour nous souhaiter la bienvenue et chanter l'hymne du pays. Un moment très émouvant chargé de joie et de dignité.

 

Les différents pôles prennent ensuite "leurs fonctions" dans certaines classes du primaire : animation sportive, origami et cours de sciences sur les planètes. Tout ce que nous avons préparé depuis plusieurs mois, prend enfin vie sous nos yeux !

Afin de caler notre programme, nous nous retrouvons avec les enseignants béninois dans le gymnase. Nous évoquons les projets en cours et des échanges fructueux sur l'artémisia, cette plante préventive et curative contre le palu. 

Le dialogue débouche sur le désir des enseignants, très convaincus des vertus de cette plante, d'être eux-mêmes les acteurs de ce projet sur une parcelle en dehors de l'école !!



 

L'aventure commence !!

La team 2019 est arrivée à Glô Yekon 


Un petit mot de Margaux, ancienne élève :

C'est lors de retrouvailles avec une ancienne camarade de classe, à la montagne un soir d'hiver, que j'ai eu vent de ce beau projet béninois. Sa petite soeur y ayant pris part l'an dernier, elle m'explique que le voyage a été pensé et mis sur pied par Estelle Rousseaux et que les élèves en sont revenus changés, grandis et surtout ravis. 

Cela fait maintenant presque dix ans que j'ai quitté Valmont, mais j'en ai toujours gardé le souvenir d'une école familiale où l'ambiance de travail est très stimulante. J'ai donc pris l'initiative d'écrire à ma maitresse de CM2, non seulement pour lui donner de mes nouvelles une décennie plus tard mais aussi pour la féliciter pour cette belle initiative et lui demander s'il est envisageable d'y prendre part, malgré le fait que je ne sois plus scolarisée à Valmont. Pour mon plus grand bonheur, non seulement elle m'a répondu qu'elle se souvenait de moi mais en outre elle me proposait de nous rencontrer et m'affirmait qu'il était tout à fait possible que je me joigne au prochain voyage en tant qu'encadrante ! C'est alors que l'aventure béninoise a commencé pour moi.

La première raison pour laquelle j'ai accepté de prendre part à ce projet inattendu est que j'ai une pleine confiance en Estelle et en l'Association de Marcellines sans Frontières. Je sais dès lors avant même de partir que le voyage se passera sans encombres et que tout sera réglé comme du papier à musique.

En outre, j'avoue de manière un peu honteuse, que la première chose que j'ai faite après avoir accepté a été de regarder où se trouve le Bénin et quelle en est la capitale... Ce voyage me permettra donc de découvrir un pays et une culture qui me sont inconnues et dont, à mon goût, on ne parle que trop peu.

Enfin, l'optique de pouvoir rencontrer des personnes qui ne me ressemblent en rien m'enthousiasme particulièrement. J'attends beaucoup de ce voyage en termes de rencontres humaines et d'échanges. Je suis actuellement étudiante en droit et je crois qu'il est parfois bon de sortir de sa zone de confort et d'être confrontés à d'autres réalités.

Voilà quelles ont été mes principales motivations pour ce voyage. Je suis certaine que je rentrerai avec mille autres raisons pour lesquelles ce voyage en aura valu la peine. Nous partons dans deux jours et ça y est, je ne tiens plus en place tant mon impatience est grande !


L’association Marcellines Sans Frontières se prépare à une quatrième aventure accompagnée de sa nouvelle équipe !

Dans cette équipe se trouvent 8 accompagnateurs : Soeur Wanda, une ancienne élève Margaux REBER, des professeurs Hélène DAVID, Anne-Sophie de BRISOULT, Jean-Claude DUFFOUR, Estelle ROUSSEAUX, Corinne MORIER, Laurence BOURGEOIS et 11 élèves de Terminale : Alix, Carlota, Damian, Eva, France, Laetitia, Lola, Marion, Matthias, Olivia et Waël. Tous bénévoles et désireux d’apporter leur aide.

Grâce à une première excursion au chalet des sœurs au printemps, cette équipe a pu se souder et se connaître davantage. Le programme a donc pu être défini, ainsi que le choix des pôles sans oublier une randonnée finale dans la bonne humeur et le rire pour clôturer ce merveilleux week-end !

Après une préparation longuement travaillée, le thème du livre Le Petit Prince d’Antoine de Saint-Exupéry a été choisi ainsi que l’anniversaire des 50 ans du Premier pas de l’homme sur la lune et trois pôles ont alors été décidés :

-Le Pôle Art / Français se subdivise en laissant pour le français, une étude des extraits du Petit Prince avec les classes de 4e et de 3e, un atelier théâtre dans lequel des extraits sélectionnés seront joués et enfin un atelier d’écriture.

Au niveau artistique, les primaires feront du bricolage et de la couture sur le thème du Petit Prince tel que la couture du renard ou de l’origami.

Enfin, une fresque laissant apparaître l’astéroïde du Petit Prince et l’instinct d’artiste des enfants sera réalisée.

-Le Pôle Sciences / Langues se concentrera sur l’anniversaire du premier pas de l’Homme sur la lune en 1969.

Au programme : fabrication de fusées à l’aide de matériaux simples et sécurisés mais aussi des expériences diverses adaptées aux classes.

Le Petit Prince sera non seulement lu mais aussi étudié en anglais.

-Le Pôle Sport a pour but de divertir les enfants tout en les faisant se dépenser. Ils ont donc mis en place des jeux collectifs autour de l’activité sportive.

Avec l’association pour les jeunes de Golo Djigbe (AJED), l’aménagement d’une bibliothèque publique près de l’école du village suit son développement.

Pour cela, l’achat de mobilier et de peinture a été nécessaire. Nous pourrons, dès notre arrivée, nous mobiliser pour concrétiser ce projet.

 

Toute l’équipe MSF attend le départ avec impatience : pour certains c’est un rêve qui se réalise enfin, pour d’autres, c’est une expérience qui va changer leur vision du monde, et pour rien au monde, nous ne voudrions changer l'équipe actuelle de cette mission 2019 !

Chacun a fait ses 46 kilos de valises, offrant 36 kg au minimum pour des vêtements, des livres, des produits d’hygiène et du matériel pour le sport ! Ces éléments seront laissés sur place pour le bénéfice de l’école et du village.

 

Nous profitons de cet article pour tous vous remercier encore pour les dons récoltés lors du cross solidaire d’avril 2019 !

Grâce à vous, le matériel de sport contenu dans nos valises va pouvoir compléter le gymnase inauguré en 2016 : chasubles, cerceaux et ballons seront dorénavant disponibles pour multiplier les activités sportives des élèves. Pour compléter tout cela, des buts de handball et de football ont été installés dans le gymnase mais aussi sur le terrain.

Et "quand il n’y en a plus, il y en a encore !" : L’aménagement de la bibliothèque publique a aussi été possible, peinture et mobilier ont été apportés mais le plus important : une bibliothécaire va  y travailler désormais !



Rendez-vous

 

Nous vous attendons nombreux le 23 novembre pour notre soirée béninoise! Nous vous ferons découvrir notre voyage ! Rendez vous à 18h30 dans la cantine de l'école.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Carnet de voyage

 

Lundi 22 octobre 2018. Nous touchons la terre béninoise. Ce voyage préparé depuis des mois se concrétise; la chaleur moite nous submerge. Nous voilà en route de l'aéroport à l'Ecole des Marcellines. 45 mns de trajet dans la nuit béninoise, où la vie ne s'arrête jamais. En chemin nous dérobons déjà nos premiers souvenirs de ce qui se promet d'être une belle aventure. Sœur Clarisse, au bout de la route, nous attend, en pleine nuit pour nous souhaiter la bonne arrivée.

 

Courte nuit et déjà la journée du 23 octobre se profile. Aujourd'hui c'est l'anniversaire de Clara. C'est aussi notre premier jour d'école au Bénin. Rencontre avec les classes et les Professeurs. Nos équipes sont à pied d'œuvre pour les ateliers de sciences, langues, sport et art. Nous apprenons notre nouveau métier. Après les classes, nous partons visiter les alentours et bien sûr nous présenter au chef du village. Un accueil chaleureux nous est réservé partout où nos pas nous mènent. C'est un monde de découvertes et de nouveautés pour les petits citadins européens que nous sommes. Bien loin désormais de nos montagnes. Dans la moiteur et la bonne humeur de ce pays qui nous ravit autant qu'il nous déconcerte. Ce soir nous fêterons l'anniversaire de Clara comme il se doit!

 

Mercredi 24 octobre 2018. Notre matinée est chargée d’activités variées. Nous démarrons les petites voitures et les poupées, commençons de nombreuses expériences de sciences, entamons de longs et passionnants récits de contes et risquons quelques mots d’anglais. Le sport est aussi à l’honneur. L’après-midi est libre pour nos élèves et nous permet de nous échapper à la découverte du marché local. Notre prétexte : acheter des tissus. Notre but : nous faufiler dans les allées étroites de cet endroit improbable où les volailles avoisinent les brosses à cheveux et où les paniers de bananes se disputent avec plateaux de poissons fumés. Un choc pour tous mais la chance de toucher du doigt ce pays dans sa nature profonde, bigarrée, bavarde, explosion de couleurs, d’odeurs, et de rencontres. Un passage à la maternité nous renvoie à notre statut d’enfants heureux et bien nés, sous une étoile prospère : ici tout est à faire et nous repartons sombres et préoccupés. Nous avons pris le chemin du retour le long de la grande route où voitures et motos se faufilent sans discontinuité dans un vacarme de klaxons incessants. « Contents de retrouver enfin notre maison avec les sœurs, les pensionnaires et notre groupe où tard dans la nuit nous échangerons sur ces trois premiers jours qui déjà changent notre regard sur l’Afrique et notre envie d’aider ceux qui en ont besoin » (Valentin).

 

Ce jeudi 25 octobre 2018 est dédié au travail. Nous nous déployons dans toutes les classes. Les maternelles sont de loin les enfants les plus sages de l’école. Malgré leur très jeune âge ils sont respectueux, obéissants et attentifs aux jeux et aux apprentissages. « Et tellement mignons ! » s’écrit Charlotte. Nous sommes aussi séduits par les primaires, impressionnés par leur niveau scolaire et leur joie d’être là tout simplement assis sur les bancs de l’école à écouter ces « suisses » venus d’ailleurs et heureux d’échanger avec eux et leurs maitres. Les collégiens sont si sérieux et incroyablement motivés. L’anglais, le français, les sciences, tout leur semble familier. Ils apprécient aussi les ateliers d’art et de sport. Nous nous sentons désormais ici chez nous.

 

Vendredi 26 octobre 2018. La routine s’est installée dans ce qu’elle a de plus précieux. Le matin ressemble déjà à un rituel bien rodé. Levé, petit déjeuner, ateliers de poupées, fabrication de petites voitures, jeux de sciences, activités sportives nombreuses. Les liens avec les élèves sont tissés. Les enseignants partagent avec nous leur pédagogie, échange de bons procédés, Fables de La Fontaine contre contes béninois, chansons en français contre chansons en fon, match de foot contre montées à la corde, rires contre fou-rires. Déjeuner et sieste en vitesse. Un temps d’arrêt pour la Pastorale. La journée nous laisse épuisés et radieux. « Diner et au lit ! » s’exclame Sixtine, « la journée de demain sera chargée ».

 

Nous voici samedi 27 octobre. Nous démarrons par le ramassage des déchets au marché. « C’est une expérience terrible mais nécessaire » rappelle Oscar. Nous accompagnons une association locale qui s’appelle l’AJED (une association solidaire des jeunes béninois).  Puis nous filons, accompagnés de nombreux enseignants béninois dans trois mini-bus, visiter les palais des royaumes d’Abomey et une ferme bio où se cultive la plante Artemisia connue pour ses vertus prophylactiques contre le paludisme.  La route s’étire dans la campagne tropicale. Des grandes forêts de palmiers longent des chemins de terre rouge sang. La lagune nous apparait. On respire enfin. Initiation à la grande histoire du Bénin, à ses royautés qui pendant plusieurs siècles imposèrent leur puissance mais aussi leur règne à des sujets et des ennemis soumis par la terreur. Ces souverains étaient omnipotents, conservant jalousement leur droit de vie et de mort sur leurs sujets. Ils jouissaient d’une cour très fournie, mariés à 41 épouses au minimum (« certains des centaines » précise Maylis) à l’abri des regards et des dangers au sein de harems gardés par des énuques. Leur royale existence était protégée par des amazones, véritables femmes soldats qui poursuivaient une initiation très sophistiquée à l’art de la guerre qui pouvait durer 10 ans. Les murs du palais nous assure-t-on étaient fait de terre et de sang… ; de ces temps cruels et florissants, reste aujourd’hui quelques impressionnants vestiges. Voyage dans le temps et dans la culture du l’Afrique.

 

Le week-end de visites se poursuit. Nous reprenons la route en ce dimanche 28 octobre ; toujours encombrée et poussiéreuse, « où la survie de chacun tient du miracle » observe Clara. Les béninois prient beaucoup, surtout avant de prendre la route. Notre destination : la route des esclaves, la Porte du Non-retour. Difficile de se figurer que des millions d’êtres humains (probablement jusqu’à 11 millions) ont emprunté ce chemin de malheur pour les Amériques. Combien ont survécu ? 20% peut-être. Ce pèlerinage en terre d’esclavage nous touche. La journée se poursuivra par un bain dans l’océan. Jeux dans les vagues et légèreté retrouvée. Notre chemin de retour se fera en longeant les villages des pêcheurs. Magnifiques paysages, rencontres furtives avec leurs habitants croisés sur la route. Les hommes tirent les filets. Les enfants portent l’eau et les femmes font sécher le poisson. « C’est beau si ce n’est les innombrables de déchets qui jonchent le sol de ça et là. La conscience écologique appartient aux pays favorisés, visiblement » constate Madeline.

 

Retour aux choses sérieuses : aujourd’hui c’est lundi. Nous sommes déjà le 29 octobre. « Au travail ! » s’esclame Estelle. Levée de drapeau en présence des enseignants de l’école Sainte Marcelline du Bénin et de Sœur Clarisse. Initiation au théâtre avec des comédiens venus nous rendre visite ; foot avec les professeurs ; ateliers de sciences et d’art en action ! Les jours passent et il y a encore tant à faire. La fresque mappemonde que nous avons peinte avec les élèves d’ici est magnifique. Formidable jeu d’awalé, aussi construit, sous les arbres. L’activité pastorale bat son plein pour la préparation de la fête de la Toussaint autour de la figure de Sainte Marcelline. C’est l’occasion pour les élèves de se recueillir dans la chapelle des sœurs. La journée file. Le soir Sœur Clarisse nous raconte la construction de l’école, ses pas de débutante sur la terre béninoise en 2006, la première classe de maternelle qui comptait 30 élèves (aujourd’hui ils sont plus de 600 répartis en maternelle, primaire et collège), les repas servis dans un chaudron, le creusement du puis. C’est une vraie saga.  Sœur Clarisse vient du Brésil et a demandé la nationalité béninoise récemment. Elle est un miracle de drôlerie, de délicatesse et « nous pourrions être tentés de croire qu’elle fait littéralement des miracles tout court quand on voit le travail accompli en une petite dizaine d’années » s’émerveille Sybille. « Elle n’a peur de rien » dit Lucie. Elle a trois gros chiens de garde qu’elle fait lâcher la nuit. C’est une frêle et intrépide silhouette, pleine de bonté et de force.

 

Nous sommes le mardi 30 octobre. Nous démarrons très tôt le travail dans les classes, et les ateliers. Nous devons être prêts à 10h pour recevoir la troupe de théâtre venue nous raconter les contes et légendes du Bénin. De nombreux élèves béninois ont travaillé pour répéter avec les comédiens et participent au spectacle. C’est magique : la danse, les chants, la musique, les histoires. « Un monde s’ouvre à nous » commente Nicolas. Nous partageons ce bonheur avec les classes et leurs enseignants. L’après-midi nous retournons à nos tâches. Il reste beaucoup à faire : finir la mappemonde, finir les poupées, finir le jeu d’awalé, finir les contes et fables…  et s’atteler au tri des affaires amenées de Suisse pour préparer des sacs que nous pourrons donner. Un temps d’échange sur l’affectivité est aussi offert aux jeunes filles de 4ème et 3ème. Nous prenons conscience des jours qui passent. « Notre objectif : mettre les bouchées doubles et profiter de ces moments uniques » insiste Yann. Certains veilleront tard dans la nuit.

 

Mercredi 31 octobre aujourd’hui nous expérimentons le proverbe africain que nous rappelle Arthur « le soleil en Afrique est une fournaise et peut vous forger ou vous faire fondre » ! journée sportive au programme. Les 600 élèves de l’école dédient leur matinée à des rencontres sportives : tirs au but, basket, montée à la corde, chamboule tout et cross solidaire. Un évènement sportif pour petits et grands. Un moment de communion pour tous. Beaucoup de jeux, de joies, d’efforts sous un soleil de plomb. Quelques larmes et genoux écorchés. C’est l’équipe du Bénin qui reportera la première place. Nous quittons les élèves béninois avec une émotion partagée et poursuivons par une visite de la merveilleuse cité lacustre de Ganvié, village sur pilotis de 30 000 âmes, fondé en 1717 par un groupe de femmes et d’hommes fuyant l’esclavage. Sublimes paysages, rencontres étonnantes au fil de l’eau. Nous croisons des pèlerins en pirogue qui assistent à une messe sur l’eau. Et tant d’enfants qui vivent ici. Un monde ! après un passage par le marché artisanal de Cotonou nous achevons cette longue journée par une soirée sous les étoiles, au village. Une cérémonie est donnée en notre honneur. Témoignages touchants, échanges avec des orphelins que l’AJED a réuni à cette occasion. Nous leur offrons ce que nous avions apporté depuis Lausanne : petits livres et cahiers, sacoches, vêtements etc… nous danserons tard dans la nuit sur des rythmes endiablés.

 

Jeudi 1er novembre, jour de la Toussaint et jour de départ. Nous assistons à la messe du village où nous croisons certains élèves et enseignants ; quelques dernières accolades pour cet ultime au revoir. Le cœur est gros mais il faut ranger et nettoyer. Un dernier match de basket et de foot sont au programme avant de prendre la route pour l’aéroport. Quelques adieux déchirants avec les sœurs puis direction l’Europe et ses frimas. Les mines sont tristes mais les cœurs sont fiers. « Certains d’entre nous, s’en doutent-ils déjà, reviendront, c’est sûr » (Sania).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Week end au chalet!

 

En attendant on se retrouve tous au chalet, histoire de travailler notre projet et nos missions sur place! 

Vendredi 22 Septembre, le groupe s’est réuni dans un châlet valaisant. Les sœurs nous attendaient chaleureusement. Après une brève visite du lieu et notre installation, nous avons fait un jeu de découverte par binôme. Le but étant d’acquérir une meilleure connaissance les uns des autres. Ce jeu a permis un rapprochement du groupe. Suite à cela, nous avons préparé le repas et mis la table dans une ambiance d’entraide. Quoi de mieux qu’une bonne raclette ? 

Après ce super dîner, nous avons passé une soirée de détente rythmée de musique et divers jeux. La soirée se termina vers 23 heures.

Les yeux pleins de fatigue, le réveil s’effectua dans le plus grand des calmes. Suite au déjeuner, nous avons présenté des exposés. Chaque exposé parlait d’un sujet concernant le Bénin ; - la biodiversité, -l’économie ; -la politique ; - les croyances,.. Nous avons pu connaître davantage le pays. 

Rapidement, nous sommes partis en randonnée dans la montagne du canton du Valais. Le paysage était magnifique et l’ambiance au rendez-vous ! A peine arrivés, les sœurs et Lydia nous ont servi des pizzas, très désirées. 

L’après-midi, par groupe, nous nous sommes répartis en différents pôles ; -sport ;-art ;-langue ;-sciences. Chaque pôle a décidé son programme qu’il effectuera sur place. Ainsi, pour finir la journée, nous nous sommes retrouvés autour d’un jeu sollicitant la solidarité. 

 

Le 22 octobre, nous partirons au Bénin et nous en sommes ravis.   

 

 

 

 

Une nouvelle équipe, 28 personnes

 

Enseignants et élèves de Valmont, ancien élèves, ancienne institutrice, parent d'élève, Soeur,  tous ensemble pour cette nouvelle expérience. Voyage du 22 octobre au 2 novembre

8 accompagnateurs :  Jean-Eudes, Claire, Estelle, MArion, Lydia, Amélie, LAure et notre Soeur Wanda

19 élèves : Sania, Jean, MAdeline, Alixe, Sybille, CApucine, Lucie, Oriane, Sixtine, Charlotte, Arthur, Clara, Gabrielle, Maylis, Victor, Oscar, Yann, et nicolas!

 

 

 

Cross Solidaire, 4e édition

 

 

Le Cross Solidaire a lieu une fois par an, et concerne l'ensemble de l'école Valmont. Les élèves doivent trouver des parrains qui fixeront un prix par tour de circuit. Le coureur quant à lui essaiera de faire un maximum de tours...

Cet argent est versé à l'association. Seuls les élèves concernés par le futur voyage au Bénin, garderont la somme récoltée pour financer leurs frais.

 

Notre soirée africaine

La soirée de rétrospective de notre voyage au Bénin a été un vrai moment de partage et de convivialité. 

L’équipe était parée de ses plus belles tenues africaines et de nombreux objets et tissus décoraient la salle. « La bonne arrivée les amis ! ».

Le ton était donné.

 

Dès l’après-midi, Mesdames Mougin et Lefort, aidées par Manuel, Justine et des membres de MSF, se sont attelées en cuisine pour préparer le repas.

Au menu : différents accras (poissons, légumes…), des cocktails (fleur d’hibiscus et gingembre), du poulet farci, et des desserts typiques. Un régal !

Au cours de la soirée, les élèves nous ont présentés les films qu’ils avaient réalisés et chacun a pris la parole pour donner son ressenti et ses émotions sur le voyage.

Eloïse, a joliment conclu ces témoignages : « nous ne rendrons pas le monde meilleur et ne viendrons pas au bout de la pauvreté. Mais nous sommes contents de leur avoir apporté un peu de joie. Nous espérons qu’ils se souviendront de notre passage et qu’ils garderont un peu de nous comme nous garderons un peu d’eux »…

 

Enfin, toute l’équipe a entonné en « cœur » un chant béninois appris pendant le séjour.

 

 

Un véritable succès pour ce rendez vous MSF !


 

Nos aventures en images....

 

Le stage de basket

 

Coach André continue méthodiquement à enseigner les règles de base et les actions au basket. chaque jour, après l'échauffement, il reprend les exercices de la veille et vérifie qu'ils ont bien compris. Il récompense même les meilleurs et plus disciplinés en offrant des bons de stage dans le village voisin pour le mois prochain. Entraîneur de l'équipe dans ce village, il a organisé une rencontre avec une sélection de ses joueurs et des élèves de l'école des Marcellines pour demain. A la rentrée, il continuera les entraînements à l'école.

 

 


Développement durable

 

 

Nous avons installé des poubelles dans le village afin de contribuer à la gestion des déchets.


La journée sportive

 

 

Corde à sauter, à grimper, parcours du combattant, chamboule-tout .... Que le meilleur gagne!

Nous avons organisé des activités comme celles de la Journée sportive du Collège à Valmont pour que chaque classe participe.

Un cross un peu similaire à notre cross solidaire a été entrepris afin de montrer aux enfants comment on avait pu récolter des fonds. Tous devaient courir deux tours autour de l'école et soit nous courions avec eux soit nous les encouragions sur le côté du terrain.

Nous leur avons ensuite donné des bracelets colorés en souvenir.

Enfin, avant que les enfants partent, nous avons tous dansé sur des musiques locales et des chansons qu'ils nous ont apprises. Nous étions très proches et c'était très émouvant.


Le pôle art

Que faisons-nous au Pôle Art ?

Avec Giulia, Eloïse, Camilleet? Lydia, nous avons peint une fresque sur le mur derrière le gymnase, nous avons dessiné des personnages de Keith Haring avec des pochoirs. Estelle et Soeur Wanda nous ont également aidées.

Nous avons fait des origamis avec les enfants du CP au CM2 et aussi des dessins

Nous avons lancé des "cours de théâtre" en apprenant aux enfants à s'exprimer et aussi à s'amuser. On a dessiné des décors. Nous avons réalisé des costumes et des masques de dragon et de mouton et des habits de martiens. L'objectif est de présenter un spectacle à la fête de l'école demain vendredi.

Nous avons aussi fait de la musique et on a chanté avec les enfants.


Le Bénin au quotidien

 

Récit de Johanna et Vincent

Au petit-déjeuner, nous avons un vrai buffet d'hôtel avec pain, biscottes, confiture de papaye, café et différents thés.

Beaucoup de fruits tout au long de la journée avec des bananes, de l'ananas, des mangues, des fruits de la passion délicieux.

Le midi, Serge, notre cuisinier nous prépare, outre des crudités, du riz, des pâtes et de viande.

Nous avons pu goûter du manioc et même de la polenta.

Le soir, nous avons une petite soupe succulente avec légumes et vermicelles et comme il ne fait pas trop chaud, c'est vraiment agréable. Nous testons encore poulet, cochon, ...

Nous avons acheté des bananes plantain, des cacahouètes et d'autres fruits sur le marché et aussi dans un tout autre domaine des tissus.

 

Bref, on se régale !

 

Récit d'Albane et de Louise R du Pôle Sport 

Nous avons passé les trois jours avec les enfants et le coach de Basket, André qui encadre leur stage.

Nous sommes ses assistantes, on l'aide, on joue, on fait des matchs, le matin avec les primaires et l'après-midi avec les collégiens. Les enfants ont vraiment envie d'apprendre, ils sont gentils et enthousiastes. Il ne s'agit pas uniquement d'apprendre les règles du jeu mais André leur explique aussi avec autorité la discipline, les valeurs du sport (intediction de tricher) et c'est aussi une bonne leçon pour nous. 

Ce qui nous surprend le plus : c'est vraiment l'envie d'apprendre des enfants qui écoutent et appliquent sans ronchonner, la discipline instaurée et la rigueur du prof.

 

Récit de la journée de samedi 8 juillet par Elvire et Vincent

Nous sommes partis pour un "village souterrain" à Bohicon où vivaient et se battaient des guerriers des tribus béninoises. On nous a expliqué comment se déroulaient les attaques, les stratégies guerrières et le pourquoi de ces "trous" où se cachaient les guerriers pour surprendre l'ennemi. C'était très intéressant et cela nous a vraiment bien permis de comprendre et imaginer la vie de ces soldats.

Nous avons mangé ensuite dans un bar avec Hervé, le nouveau "beau-frère" de Vincent qui est assistant d'éducation à l'école française de Cotonou (AEFE) : nous avons bien pu échanger avec lui sur des tas de choses : religions et traditions, ...  

Nous avons également visité les palais royaux d'Abomey où se sont succédé douze rois et où chacun érigea son propre palais dans la même enceinte. L'ensemble est classé au patrimoine de l'Unesco.

Le meilleur de la journée a été de participer avec les villageois à un spectacle vaudou de danse des revenants .... Percussions, transes, même les habitants semblaient avoir peur... 

On a ensuite dansé avec les villageois, on a reçu plein de compliments et ce mélange de traditions et de convivialité était vraiment extraordinaire! On a adoré !

 

Dimanche par Justine

Nous avons assisté à la messe du village, c'est une messe très différente de ce qu'on voit chez nous , les chants n'étaient pas toujours compréhensibles mais c'était très vivant, les gens applaudissaient, tout le monde participait beaucoup.

Nous sommes ensuite partis pour la cité lacustre de Ganvié qu'on ne peut rejoindre qu'en pirogue. Elle est surnommée "la petite Venise d'Afrique" et comprend 30 000 habitants.

On a visité différents établissements dont le centre culturel franophone dont une partie s'est effondrée dans l'eau .

C'est un billage de pêcheurs, nous nous somme sdonc faéiliarisés avec les méthodes de pêche utilisées.

On a acheté des tam-tams. Les paysages étaient magnifiques et c'était  très surprenant de voir tous ces gens qui vivent sur l'eau .

 

 

Mission juillet 2017   

c'est parti!!!

 

Albane, Armance, Arthur, Camille, Eloïse, Elvire, Giulia, Justine, Johanna, Léandre, Louise L et Louise R, Vincent, Colette, Estelle, Lydia, Rose-Marie et Soeur Wanda ont embarqué ce mardi à Genève pour Cotonou via Paris.

Plus de 800 kilos de bagages et une tonne de bonne volonté se sont envolés pour mener à bien leur mission humanitaire à l'école Sainte-Marcelline de Glô Yekon.

 

Equipe artistique, équipe scientifique, équipe sportive, beaucoup de projets ont été préparés pour être menés à bien à l'école et dans le village.

Après une arrivée tardive sur place la veille, l'équipe a eu droit à une grasse matinée et un bon petit-déjeuner.

Ils ont rencontré l'équipe éducative et sont allés visiter le village et rencontrer son chef. L'après-midi, ils sont allés au marché et découvrir l'orpheninat et le centre de soin.

Les jeunes ont pu rencontrer des enfants sur place et partager un moment convivial en jouant au foot et à "1-2-3 soleil" : des rires, des poignées de main et des "dab" ...

Une première journée donc bien remplie, riche en émotions et en regards nouveaux.

Ce matin, réveil sous la pluie, des trombes d'eau et des inondations phénoménales ...

Rencontre avec les élèves et premiers ateliers sport / théâtre / chansons et expériences scientifiques diverses.

 

 


En week end à Martigny...

 

Les dates sont fixées (5/19 juillet), les billets réservés ! Il est temps de se mettre sérieusement au travail.

Les 4/5 mars, les sœurs Marcellines nous ont gentiment prêté leur chalet, afin que l'on  se réunissent  le temps d’un week end et que l'on commence à travailler concrètement sur nos missions sur place au Bénin. Convivialité et bonne humeur étaient  au rendez vous ! Des équipes ont été formées  par pôle, Science, Art et Sport et  chacune  a potassé son sujet avant de partager un gargantuesque repas.

 

Minuit, extinction des feux, un beau dimanche ensoleillé nous attendait…

 

 

 

Jumelage Ecole Valmont Lausanne et l'Ecole Ste Marcelline Golo Yekon

 

Aujourd’hui, l’école compte 519 élèves de la maternelle jusqu’à la classe de 4ème. L’ouverture de la classe de 3ème est prévue à la rentrée prochaine. Les différentes actions solidaires menées à Valmont ont permis notamment d’acheter des manuels scolaires pour le collège que nous avons remis à chaque classe de 6ème, 5ème et 4ème.

Chaque classe du primaire de Valmont avait préparé, en classe et en cours de religion, un courrier avec des dessins pour les enfants du Bénin et en retour ces derniers ont exprimé leurs remerciements par des lettres et des dessins.

Chaque enseignant a pris soin d’afficher les photos de nos classes jumelées avec les leurs.

 

Pour les Cm2, l’échange s’est fait sous forme de lettres individuelles.

 

Arrivée et inauguration du nouveau gymnase

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous sommes arrivés en même temps que les élèves car tous les collégiens débutent les cours à 7h, beaucoup d’enfants attendent devant l’école l’ouverture du portail.

Sœur Clarice et sœur Jorgina nous ont accueillis comme on sait le faire au Bénin  et chez les Marcellines : avec bienveillance, enthousiasme et chaleur humaine.

 

 

 

Nous nous sommes empressés d’aller découvrir le gymnase... il est vrai que les photos envoyées par Sœur Clarice avaient attisé notre curiosité. Quelle belle structure : spacieuse et aérée !

Puis, nous avons fait le tour de l’école. Estelle a retrouvé avec joie Bonaventure, Jean au primaire, Germain, Gilles au collège, Huguette et Antoinette en maternelle sans oublier Monique et ses collègues à la cantine.

Quant à Jean-Claude, il a découvert l’école et a été présenté à chaque membre du personnel.

Nous avons eu ensuite le privilège d’assister à la cérémonie des couleurs durant laquelle le drapeau du Bénin est hissé au son de l’hymne national chanté par les élèves et les professeurs.

Cette rencontre permet à chacun de faire des annonces sur les événements qui vont rythmer la semaine. C’est Sœur Clarice qui prend la parole en premier pour rappeler la grande fête prévue ce mercredi.

 

Ce rassemblement est dédié à l’inauguration officielle du gymnase et à la Journée Diocésaine de l’Excellence (JDE). Lors de cette 8ème édition de la JDE, des récompenses sont remises aux trois meilleurs élèves de CM2, de 3ème, de CAP, de BAC de toutes les écoles catholiques du diocèse de Cotonou.

 

 

Mercredi 7 décembre :  Jour de fête à L’école Ste Marcelline de Golo Yékon 

 

Le gymnase accueille pour ce grand événement 1500 personnes !

La journée débute par les remerciements et les présentations des officiels.

C’est au tour ensuite de Mère Mariména, Mère supérieure des sœurs de Ste Marcelline de prendre la parole. Elle rappelle les propos du fondateur de la congrégation Monseigneur Biraghi et ses valeurs éducatives.  Son discours terminé, elle coupe le ruban officialisant l’inauguration du gymnase.

La messe présidée par le père Thomas, président national des écoles catholiques du Bénin, peut alors commencer. Entouré de nombreux prêtres et religieuses, il bénit le gymnase.

La chorale de l’école menée par maître Germain, censeur du collège, et Gilles, secrétaire, enchante toute l’assemblée.

Une danse traditionnelle africaine interprétée par des jeunes filles du village termine cette première partie de la journée.

C’est au tour de tous les lauréats de monter sur le podium à l’appel de leur nom pour recevoir leur récompense. L’accent est mis sur le travail et la discipline de l’excellence.

Entre chaque série, la fanfare militaire entonne des morceaux dont l’hymne béninois. Père Marc clôt cette  célébration en martelant  un vœu pieux  aux élèves : «  Une année scolaire sans portable !».

Nous terminons cette fête en partageant un repas  convivial.

 

 

 

Décembre 2016 : Inauguration du gymnase

Après deux ans de travaux, le gymnase est enfin achevé!  Deux membres de l'équipe, Estelle Rousseaux, Présidente, et Jean Claude Dufour, Trésorier, ont fait spécialement le déplacement jusqu'à Glo Yecon pour participer à l'inauguration, ce mercredi 7 décembre. Voici quelques photos des derniers préparatifs en attendant leur retour sur ce voyage...


et encore un cross solidaire!

Si les ateliers sport ont  suscité un réel intérêt de la part des écoliers de Sainte-Marcelline, l’idée de courir un cross leur a paru tout à fait naturelle. Nos jeunes professeurs de sport, désormais riches d’une expérience longue de … 10 jours, prennent soin d’expliquer la démarche de ce cross qui se veut solidaire. Autrement dit, il s’agit de dire merci à ceux qui, en Suisse, contrée si lointaine, l’ont initié pour eux. Tout un symbole.

 

Ce jeudi, une pluie légère rafraîchit les visages mais déjà les enseignants locaux parlent d’annuler la course du siècle. Nous demandons patience et le ciel nous accorde ses faveurs : il cesse de pleurer de ses chaudes larmes. Top départ, les petits se lancent et courent à perdre haleine. Heureusement, leurs Maîtres Christophe et Tony les rappellent à l’ordre et donnent la cadence. Tous suivent, même Maître Gilles qui depuis le premier jour n’a jamais caché sa joie de nous voir parmi eux. Il aura participé à toutes les activités que nous avons proposées à sa classe de CP, y compris « 1, 2, 3, soleil ! ».

 

Maîtresse Julie et Maître Gabriel prennent le relais et mènent la course, le nombre de tours s’agrandit en fonction des classes : les CP en feront 2, les CE1 & CE2 en parcourront 3 et les plus grands jusqu’à 4 ! Léandre se sent appelé : il doit mener ses brebis jusqu’au but, il prend ses jambes à son cou et le voilà poursuivi par une flopée de petits garnements ambitieux qui ne veulent pas le lâcher d’un pas. Thibaud, Mathilde et Paul ne tardent pas à le rejoindre, eux-mêmes émergeant d’une marée de coureurs au pas souple. Car il faut préciser que la plupart ont pris soin d’ôter leurs chaussures de ville avant de se lancer dans le parcours sportif. Pieds nus, leurs foulées se font légères, pointe du pied en guise d’amortisseur, talon rebondissant, enjambée large et  pose du pied fugace. La technique n’est pas sans rappeler celle des Kenyans ou d’un certain Abebe Bikila, médaille d’or du marathon des JO de 1960. Le spectacle est grandiose. La chaîne humaine qui se forme sur les cent derniers mètres de la course est enthousiaste, d’autant plus que chacun des jeunes coureurs reprend du poil de la bête en savourant son premier « Carambar » !

 

Sœur Clarice n’en croit pas ses yeux ; ses petits protégés sont encore tous là en cette veille de vacances, preuve que le programme que nous leur offrons depuis deux semaines les motive et stimule. Elle nous fait part de sa reconnaissance, pudiquement.

 

Maîtres Bonaventure, Nicodème, Germain, Gilles, Georges  et Daniel ont su également montré l’exemple en participant au cross. Nous les en avons félicités ! Une manière très sportive de dire un grand merci aux élèves et enseignants de l’Ecole Française de Lausanne Valmont pour les bénéfices reversés au profit de l’école-sœur du Bénin !

Retour au bercail

Notre bébé du 14 juillet ne nous a pas attendu et a pris dès ce matin très tôt le chemin de sa nouvelle maison. Nous nous en sommes presque réjouis car ce que nous avons découvert en apportant nos balais, pelles,  seaux et serpillères, c’est que l’apparente vétusté du centre de maternité cachait une saleté qu’on ne pouvait à peine imaginer. Le sol, les murs, les fenêtres, mais aussi les lits étaient tout recouverts de moutons poussiéreux datant de longtemps. Très longtemps.

Des restes de fruits pourris et moisis, des nids d’insectes, des refuges de cafards et des fourmilières y avaient trouvé leur place. La présence de cette crasse était difficile à supporter, mais de savoir que c’était dans cette même crasse qu’une centaine d’enfants voyaient le jour à Glo Djigbé était juste intolérable. Aujourd’hui sont nés les 48ème et 49ème bébés de juillet. 50 autres sont annoncés pour le reste du mois.

Les bénévoles de Marcellines sans Frontières se  sont démenés et ont pris leur mission à cœur pendant qu’Estelle et moi faisions nos démarches pour évaluer notre marge de manœuvre. Pouvait-on commander des lits ? Des matelas peut-être ? Ou même de nouvelles housses de matelas ? Quand les nouvelles seraient-elles livrables ? Les moustiquaires ont besoin d’être suspendues : pouvons-nous faire venir un menuisier pour qu’il remette en état les baldaquins de fortune ? Et la porte percée peut-elle être remplacée, ou même comblée ? Sera-t-il possible de déranger de nouveau ces mamans et leurs protégés demain pour procéder à la réfection du sol ?

Nous sommes entourés de gens de bonne volonté qui malheureusement considèrent les lieux publics comme n’étant pas de leur ressort. L’Association des Jeunes pour le Développement de Glo Djigbé a pris l’initiative d’y remédier en procédant au nettoyage régulier de la place du marché. Nous leur avons ouvert les yeux sur la nécessité d’en faire autant dans le centre de Santé de l’arrondissement. Nous faisons équipe avec les Jeunes de Glo Djigbé et notre partenariat inclura une clause concernant l’entretien et le nettoyage régulier de la maternité. Nous nous entendons.

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Né un 14 juillet à Glo Djigbé

Le Centre de  Santé de Glo Djigbé
Le Centre de Santé de Glo Djigbé

Maternité de Glo Djigbé, un arrondissement de 14 communes, dont le village Glo Yêkon où nous sommes depuis 10 jours.

Tout frais sorti du ventre de sa mère, le bébé auquel nous avons rendu visite cet après-midi est encore sans prénom à l’heure où vous lisez ces lignes. Il est né il y a quelques heures et déjà nous craignons pour sa vie. Non pas qu’il soit atteint d’une quelconque malformation ou d’une maladie grave, tout au contraire, ce petit bébé aux rondeurs encore peu fermes respire la santé. Son lieu de début de vie est par contre un endroit où le mot « hygiène » n’a pas trouvé sa place, et encore moins son sens. Les bénévoles ont avec nous visité les locaux : le centre de santé, dispensaire vétuste, qui ne comprend que deux pièces et trois lits, un lavabo des plus rustiques, un bureau de consultation et un gros cube qui sert de réfrigérateur où sont stockés les vaccins. On y vient soigner ses blessures, son paludisme, sa pneumonie, nous dit l’infirmière.

Un peu plus loin, la pharmacie aux rayons vides. Vient ensuite la maternité qui nous accueille la porte grande ouverte, charnière cassée. Là, 15 lits en rangée ou le long du mur, revêtu d’un tissu synthétique qu’on appelle communément « skaï », pour beaucoup percés. Au sol, du béton lissé mais aussi cassé : un trou béant qui n’attend qu’une cheville distraite pour la tordre, une jeune maman occupée à bien tenir son bébé pour la faire trébucher. Les fenêtres sont toutes sans exception dépourvues de grillage anti-moustiques, dans un pays où la malaria guette, répandue par des moustiques anophèles particulièrement agressifs à la tombée de la nuit. Cela tombe mal car ce soir, ce nouveau-né du 14 juillet ne sera pas protégé : la porte branlante et les ouvertures des fenêtres des 4 coins de cette chambre unique donnent libre accès aux prédateurs qui se presseront pour piquer de leur dard sa tendre peau.

Choquées, nous avons pressé les jeunes hommes de l’association que nous soutenons, l’Association des Jeunes pour le Développement de Glo Djigbé pour qu’ils entreprennent sur-le-champ le remplacement de la charnière afin de refermer la porte d’entrée de la maternité. Nous avons profité de cette occasion pour nous rendre auprès du Chef d’Arrondissement, le CA récemment réélu, parent d’un de nos élèves ici à l’Ecole Sainte-Marcelline. Les présentations faites, il a approuvé notre engagement et remercié l’ensemble des bénévoles de MSF Lausanne et de Stella Maris pour le soutien que nous lui apportons. Encore sous le choc de ce que nous venions de découvrir, nous lui avons fait part de notre émotion et avons lancé un appel à lui et son équipe qui l’entourait pour remédier au plus vite à l’urgence  de la situation des femmes et nouveau-nés de la maternité qui se trouve à 50 mètres de son domicile. Son approbation nous a soulagées. Ils seront au rendez-vous demain matin à 9 heures avec nos élèves-bénévoles pour préparer le ciment et réparer le sol, poser des grillages et les moustiquaires spontanément offerts par Sœur Clarice. Il leur suffira de traverser la « voie » comme ils appellent l’axe routier qui les relie à Cotonou.

Ce geste restera lui aussi dérisoire mais essentiel. Nous sommes conscients de la nécessité d’agir vite et sur le long terme. Vittoria, médecin et bénévole de Stella Maris elle non plus n’a pas caché son émotion et réfléchit à un projet d’aide. Déjà les membres de sa famille (dont le papa est gynécologue, le frère urologue) et quelques-uns de ses collègues l’avaient envoyée en éclaireur. Elle a désormais trouvé sa mission. Mais elle sait qu’elle et son équipe auront besoin de soutien financier. Notre partenariat dans ce premier projet à l’Ecole Sainte-Marcelline vient de trouver une nouvelle forme. Nous allons ensemble élaborer un projet d’aide médicale pour Glo Djigbé.

A chaud, et par conviction, nous vous lançons donc cet appel aux dons pour dans l’urgence offrir des conditions de vie dignes au « Bébé du 14 Juillet ». Nous reviendrons vers vous en septembre pour vous raconter comment notre premier petit geste de ce soir et de demain auront contribué à protéger la vie de ces petites créatures humaines si fragiles.

Fin de journée sportive : nos petits singes-bénévoles n’ont rien perdu de leur énergie. La perspective de l’action humanitaire de demain leur a donné des ailes, les voilà qui grimpent au ciel…

 

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Sur les traces de nos esclaves…

Le passé est le passé. Nous savons cependant qu’il ne faut pas l’oublier. Les Béninois en préservent jalousement les traces. La longue période du commerce des esclaves est un chapitre de l’Histoire dont le Bénin s’est vu devenir le triste théâtre, des siècles durant. Ouidah et sa porte du non-retour est là pour en témoigner. Il nous a donc semblé nécessaire de conduire nos bénévoles, accompagnés des enseignants de l’école Sainte-Marcelline sur les traces de ces esclaves. Venus de toute l’Afrique de l’Ouest, on les acheminait jusqu’à Ouidah, où les bateaux-négriers embarquaient pour livrer leur marchandise humaine au Brésil et autre pays d’Amérique du Sud et du Nord. Maître Nicodème a le visage tendu, l’émotion est forte. Nous parcourons ensemble les quelques mètres qui nous séparent de la mer houleuse. Le Golfe du Bénin, point de non-retour au pays, pour ces sujets des rois d’Abomey et d’ailleurs, lesquels n’hésitaient pas à les marchander pour s’offrir des pacotilles. Responsabilités partagées certes, mais sentiment de culpabilité quand même.

La démarche semble productive. On se recueille devant la Case, maison dans laquelle on incarcérait des semaines durant les esclaves pour les préparer à ce qui les attendait. Plongés dans l’obscurité sans jamais voir la lumière du jour, on rationnait l’eau et les vivres pour les endurcir. Nombre d’entre eux moururent avant même d’être embarqués. Le cimetière des esclaves est là pour le rappeler. On se recueille…  et puis la force des vagues nous ramène au présent. Les pieds dans l’eau, nous nous faisons tous surprendre  et sommes submergés. Eclats de rire et courses joyeuses nous réconcilient et nous rappellent  l’essentiel : ce que nous vivons aujourd’hui avec nos collègues et amis béninois nous apporte tant et portera plus loin encore notre amitié.

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En classe...

Les bénévoles sont si autonomes qu’Estelle et moi-même sommes assez disponibles pour nous impliquer dans l’enseignement des mathématiques, du Français Langue Etrangère et de l’anglais. L’objectif est de proposer un enseignement moins frontal, plus interactif. Nous trouvons en la personne de Maître Germain le parfait candidat à l’innovation. Déjà, sa classe de 6ème représente une exception car seul lui  a préféré installer tables et chaises de telle manière que les deux moitiés de classes se font face. Le Maître n’est pas le premier centre d’intérêt, l’échange prime.

L’heure d’anglais est une pure improvisation. Free-style, comme dirait Christophe et Tony qui m’accompagnent. Nous savons que la classe vient de découvrir la langue anglaise et qu’une révision de ce qu’ils ont abordé depuis septembre dernier serait la bienvenue. On nous donne carte blanche. Gros blanc pour commencer. Puis improvisation. What about the alphabet ?  Ay, Bi, Ci, Di et c’est parti. And now ? What’s your name ? How do you spell it ? L’heure passe, Tony se démène, Christophe poursuit son marathon et impose un test de vocabulaire. Petite revanche de l’apprenant qui désormais enseigne ? En tout cas, les élèves apprécient.

L’heure de Français Langue Etrangère est, elle, préparée, le but étant de montrer une des utilisations didactiques de l’informatique. Exploitant mon expérience de professeur de FLE longue de 18 ans, je propose à Maître Nicodème la révision de l’accord du participe passé avec le verbe avoir. Projecteur, ordinateur et baffles sont installés. Présentation PowerPoint à l’appui, les élèves procèdent à une lecture en chœur de la règle. Très vite, nous passons à l’application en travaillant tous ensemble sur un exemple, puis un deuxième. Ensuite, les enfants sont amenés à travailler individuellement, nous corrigeons les phrases une à une. Le rythme est soutenu, l’ordinateur nous permet de faire défiler les réponses instantanément, sans nous faire perdre le fil de notre travail. La couleur facilite la lecture  des verbes et le repérage du point de grammaire. Les étapes suivantes sont plus ludiques : compétition de groupe, à qui aura le plus de bonnes réponses et donc de points ; compétition globale, quel groupe aura le premier écrit trois phrases à partir d’informations données. Le premier groupe récolte tant de louanges que tous redoublent d’efforts pour faire au moins aussi bien. Ils coopèrent et s’appliquent, corrigent les phrases de leurs partenaires et lèvent le doigt pour enfin recevoir ce qui leur est dû : le compliment !

 L’heure de mathématiques : d’emblée, Estelle a une manière très ludique d’aborder les opérations. Dés en main, elle rappelle en quoi consistent l’addition, la soustraction, la multiplication et la division. Les dés roulent, et bientôt la compétition commence. Qui parviendra à obtenir le chiffre-cible en utilisant les 4 opérations sachant que la division rapporte le plus de points ? Les neurones, les cerveaux fument, les futurs Einstein sont concentrés. C’en est impressionnant !   

Estelle et moi nous proposons demain de faire une leçon d’anglais et de FLE au CM2 avec ordinateur et projecteur à l'appui. Plus tôt les élèves seront familiarisés avec l’outil informatique, plus aisé sera leur apprentissage des nouvelles technologies. Ce que nous soupçonnions, Maître Germain nous l’a confirmé : en arrivant à l’université, les nouveaux étudiants sont confrontés à une nouvelle barrière linguistique : le langage informatique. N’ayant pour beaucoup jamais été familiarisés avec l’ordinateur, les élèves béninois ayant la chance d’accéder à l’université sont désavantagés. Marcellines Sans Frontières Lausanne aimerait remédier à cette lacune. Cette première approche sur le terrain nous permettra de concevoir un projet qui englobera un investissement en matériel informatique et en formation professionnelle du corps enseignant.

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Orphelins d'ici